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Kindia: la ruée des élèves vers le petit commerce pendant ces vacances

Des sachets d’eau minérale, des friandises, des boîtes de conserve, des sacs en plastique, des baguettes de pain, des boîtes aux allumettes, des jus de fruits, des cartons de savon et autres gadgets ont remplacé les cahiers, les livres et les crayons rangés dans les placards pendant ces grandes vacances à Kindia.

 

Après le chemin de l’école, c’est la route du marché. Les élèves sont désormais orientés vers le monde des affaires.  Aucun temps pour les révisions et les loisirs. Tous sont devenus des vendeurs ambulants et à la criée. C’est le constat fait sur le terrain  par le correspondant local de Guineenews…

 

A Kindia, les artères principales et les rues des quartiers sont pris d’assaut par les écoliers qui ont  grossi les rangs des vendeurs ambulants. Du matin au soir, ces enfants déambulent dans les rues avec dans les mains ou sur la tête des boites de conserve, des friandises, des biscuits, des cartons de savon, des sachets d’eau ou des accessoires de téléphone… Bref ! Ils transportent  tout ce qu’on leur propose comme marchandise. Pire, certains vont jusqu’à ramasser les bidons en plastique et autres objets de usagers recyclables dans la décharge…Ces enfants habitués à s’asseoir dans les salles de classe, parcourent désormais de longues distances chaque jour que Dieu fait.

Cette activité vacancière est souvent la volonté de certains parents qui croient avoir occupé leurs enfants. Ils pensent ainsi leur éviter la déperdition, la mauvaise compagnie.  D’autres, par contre, trouvent en ces vacanciers un fonds de commerce. Ils les font travailler pour  pouvoir joindre les deux bouts…

C’est le cas de cet écolier de 13 ans qui sort très tôt le matin avec sa sœur pour aller vendre. Ils le font pour aider leur mère : « Nous exerçons le petit commerce pendant cette période de grandes vacances pour aider nos parents. Mon père est malade et ma mère,  seule,  ne peut pas tout faire pour nous prendre en charge. Voilà pourquoi ma sœur et moi vendons  dans la rue », explique Alseny Soumah.

Si certains enfants pensent qu’il est normal d’assister leurs parents pendant ces vacances, d’autres sont forcés par leurs tuteurs. « Mes parents sont au village. Je suis adopté par ma tante depuis quelques années. Mais très malheureusement pour moi, je suis devenu un instrument de travail pour elle. Chaque matin, elle m’oblige aller revendre des sachets d’eau au marché. Sur chaque paquet  d’eau minérale,  nous avons un bénéfice de 3000F. C’est ce montant qu’elle utilise pour la nourriture. Elle laisse ses enfants à la maison et moi elle me fait sortir aller revendre sous la pluie. Quand je refuse, elle me frappe », dénonce Mariame Sadio Camara.

Ils sont des centaines d’enfants dont l’âge varie entre 11 et 16 ans qui sillonnent toute la journée des différents marchés et autres lieux publics des plateaux sur la tête pour vendre les marchandises.

Malgré l’existence de l’organisme en charge de la protection des enfants,  les écoliers sont exploités au vu et au su de tout le monde.

« Dans beaucoup de familles aujourd’hui, ce sont les enfants qui travaillent pour prendre leurs parents en charge. Ils constituent les principaux soutiens. Chose que nous déplorons et cela se passe sans aucune réaction de la part des autorités », condamne Sékou Koita, enseignant.

Il faut retenir que ces écoliers transformés en vendeurs ambulants sont exposés à beaucoup de risques, surtout en cette période hivernale. Des maladies hydriques, des accidents etc.

 

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