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La Guinée: un pays de paradoxe

Décidément, la République de Guinée incarne l’étonnant paradoxe qui empêche son décollage au bénéfice du peuple qui l’habite. Voici un pays où l’essentiel des infrastructures de souveraineté lui est « offert » au titre de don.

Voyons ! Depuis le palais présidentiel jusqu’au plus grand stade du pays, en passant par la télévision nationale et son siège, ainsi que la grande mosquée Fayçal, sans citer de nombreuses infrastructures scolaires, ce pays s’illustre dans l’inauguration et la réception des édifices à lui « offerts » par des partenaires.

Loin de jeter l’anathème sur la coopération bi et multilatérale qui lie les peuples, puis qu’aucun pays ne peut aspirer à se développer à vase clos. Certaines pratiques doivent fouetter l’orgueil national en nous. Malheureusement en Guinée, non pas à refaire,  tout est à faire. Tout est prioritaire. A titre d’exemple, prenons juste deux secteurs : l’éducation et la santé.

S’agissant du premier, il n’est un secret pour personne que le système éducatif du pays est dégradant ces derniers temps, surtout dans les écoles publiques. Conscientes de cette malheureuse situation, les autorités guinéennes, à défaut d’envoyer leurs enfants étudier à l’étranger, elles les scolarisent dans les écoles privées, aux frais du contribuable. Pour preuve, quel est ce ministre, ce Secrétaire général ou ce chef de Cabinet dont les enfants étudient dans une école publique du pays. Allez les dénicher !

Il en reste de même pour le secteur de la santé. Dans ce domaine précis, le Guinéen moins nanti, lorsqu’il tombe malade, s’administre les soins au Sénégal, en Tunisie ou au Maroc. Alors que les plus nantis s’offrent des soins en France, aux États-unis ou au Canada. A cause de cela, combien de personnes ont-elles trouvé la mort quand les frontières aériennes ont été fermées suite à la survenue du Coronavirus ? On les appelle les victimes collatérales du Covid-19.

Pendant ce temps, des cadres sans scrupule ni probité se rendent auteurs des détournements de deniers publics sans que personne ne s’émeuve. Le dernier cas en date est ce présumé détournement porté sur la tête de la ministre de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle, de l’Emploi et du Travail, pour une bagatelle – tenez-vous bien – de plus de 200 milliards GNF.

Ce montant ne pouvait-il pas servir à qualifier les secteurs ci-haut cités, à défaut de créer des emplois pour une jeunesse qui, déjà, végète dans l’oisiveté et la précarité ? L’équation reste posée dans un pays où des départements ministériels, des institutions républicaines et autres directions sont logés chez les particuliers alors que l’État est assez riche pour se doter d’une cité administrative que de continuer à payer éternellement des milliards à de tierces personnes ou entreprises.

Au regard des immenses potentialités tant agricoles, minières, minéralières et halieutiques dont regorge le pays, ce peuple mérite mieux. Hélas, nous sommes en Guinée, au pays de tous les paradoxes. Ce qui nous fait dire que si la Guinée n’existait pas, il fallait l’inventer.

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