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Labé : Le syndicat du transport CNTG vers l’implosion ?

C’est le risque que court cette section locale de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) de la capitale régionale. En effet, le bureau local du syndicat du transport et mécanique général CNTG a, depuis 2017, illégalement autorisé des véhicules de transports -faisant la navette entre Labé et Conakry-  à créer une autre ligne de voyage qui ne respecte pas les procédures syndicales. Comme il fallait s’y attendre, cette violation des lois syndicales a récemment suscité de multiples problèmes entre les chauffeurs avec des dégâts inestimables.

Selon nos informations, en plus des taxis qui voyagent le matin et le soir sur l’axe Labé – Conakry, le syndicat en complicité avec certains conducteurs qui ne veulent pas charger dans les différentes gares routières ont créé cette nouvelle ligne de transport.

Pour un début, le syndicat reconnait avoir autorisé en 2017 cinq taxis à voyager entre quatre heures et 11 heures du matin. Sauf que d’année en année, cette nouvelle ligne s’est progressivement gonflée au grand dam des autres conducteurs.

Récemment, c’est une quarantaine de taxi qui a été identifié sur cette nouvelle ligne considérée « illégale ». Une situation qui a fait monter la tension entre les chauffeurs des différentes gares routières et ceux de la nouvelle ligne. Plus nombreux, les conducteurs qui sont retranchés dans les gares routières ont commencé à traquer les taxis de la nouvelle ligne en arrachant les pneus et parfois même en les brutalisant comme ce fut le cas avec un chauffeur qui a été fracturé au niveau des pieds.

Thierno Mamoudou Diallo, le porte-parole des chauffeurs évoluant dans les gares routières revient sur les origines du problème : « c’est nous qui avons porté plainte parce que ça ne va plus au niveau des gares routières où les gens attendent une semaine, deux semaines sans avoir de passagers. Donc, on a interpellé nos responsables qui, par le passé, nous avaient parlé des véhicules qui sortent à 4 heures du matin. En 2017, il ne s’agissait que de 5 véhicules officiellement. Mais une année après on a constaté qu’il n’y a plus de passagers dans les gares.

C’est ainsi, que nous, les chauffeurs, avons décidé la semaine dernière de vérifier en érigeant secrètement un barrage le matin. Donc, on est allé à Safatou où nous avons effectivement repéré les 5 véhicules avec leurs billets. Et derrière on a saisi 9 autres véhicules qui n’ont pas de billet. Et on a déposé les véhicules au bureau du syndicat le matin pour leur demander de supprimer la ligne. De négociation en négociation, on a convenu pour 17 véhicules. Mais ces jours-ci, c’est au moins 35 véhicules qu’on a recensés sur cette ligne. Ça ne peut plus continuer. Ainsi, on demande la suppression de la ligne sinon on ne paye plus les droits au syndicat ».

De son côté, Sow Mamadou Oury, le porte-parole des chauffeurs de la nouvelle ligne campe aussi sur sa position et plaide le syndicat : « c’est en commun accord avec le syndicat qu’on a créé cette ligne. Au début, on payait 15 000 GNF par voyage (prix conventionnel); ensuite ils sont venus à 22 000 GNF puis 30 000 GNF et finalement, on est à 50 000 GNF. Donc, pour éviter des problèmes, on demande au syndicat de nous aider à continuer notre trafic car c’est difficile pour nous de revenir dans les gares ».

Une doléance qui ne passe pas chez El Maladho Zawya Diallo, le secrétaire général du syndicat : « quand ils nous ont posé ce problème de nouvelle ligne, on leur a répondu que c’est difficile de violer le règlement intérieur qui dit inscrivez-vous par ordre d’arrivée et charger par ordre d’inscription. Mais vu les réalités du terrain, on a cédé à leur demande en 2018 pour juste 5 voitures. Sauf qu’ils n’ont pas respecté cette règle et continuent à sortir en grand nombre parfois même sans prendre de ticket. Donc, finalement nous avons décidé d’annuler le cahier de la fraude car c’est une ligne de fraude. On les a  invités à rejoindre les gares routières mais ils ont refusé ».

Du berger à la bergère, Sow Mamadou Oury réplique : « je rappelle juste que s’ils nous qualifient de fraudeurs qu’il sache que c’est nous et eux qui sommes alors les fraudeurs. Et j’ai la preuve de cette fraude commune. Ce qui nous a fait mal, c’est le fait qu’ils ne nous ont pas avertis à temps pour nous dire que notre fraude est finie ».

Aux dernières nouvelles, des chauffeurs de cette nouvelle ligne veulent même déserté la CNTG au profit d’une autre centrale syndicale qui les autoriserait à continuer leur trafic.

A suivre !

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