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Liberté de la presse: pourquoi la Guinée a chuté de trois places ?

De la 101ème à la 104ème  , trois places de perdues dans le classement annuel de Reporters Sans Frontière ( RSF) que Alpha Condé avait confondu à MSF. Il faut dire que Ebola l’avait traumatisé, à juste raison, et Médecins Sans Frontière (MSF) et l’organisation Mondiale de la Santé (OMS) tardaient à lever les restrictions, ce qui l’avaient agacé.

On se souviendra que c’était au moment où il avait fait venir des investisseurs qu’il y a eu ce coup d’estoc, Alpha ne s’en est pas totalement remis. Et quand Ebola fut partie, il était allé à Paris trouver 21 milliards de promesses en dollars pour le PNDS, cela avait encore coïncidé avec les remous sociaux juste au moment ou 300 représentants de la presse francophone planchaient à Conakry. Toujours égal à lui-même, le président guinéen déclare sans hésitation devant ce parterre de journalistes qu’il fermerait toute radio qui donnerait la parole au syndicaliste retors.

Pour cet « acte de bonne conduite », Alpha Condé a fait perdre à la Guinée et à lui-même un point de son image de marque.

Ensuite, la gendarmerie et la justice, la première prend l’habitude et le plaisir de rosser la presse, la seconde, la torture moralement par des procès procrastinés sans cesse, elles ont fait perdre un second point.

Enfin, le troisième point de perdu est le fait même des journalistes sans expérience, ou qui en font trop sans respecter certaines déontologies. La dépénalisation des délits de presse a donné l’impression à celle-ci qu’elle peut tout dire et tout faire sans risques et périls. On a vu ce que la liberté de presse a fait chez Charlie hebdo. Malgré le soutien massif du monde occidental, on ne peut pas dire que ce canard se porte comme un charme, il est actuellement en difficulté de tous ordres.

En Guinée, hormis les journaleux et maîtres chanteurs épinglés tous les matins, des journalistes étaient allés manifester avec bruit et tapage pour exiger la libération d’un confrère arrêté arbitrairement et abusivement et gardé dans une gendarmerie, parce que la justice aurait mal interprété un idiolecte employé par un journaliste en le sortant de son contexte.

Cela s’est fait au moment des remous sociaux dans tous les domaines, certains de ces remous avaient provoqué le sac de nombreux commissariats et gendarmeries de l’intérieur du pays. A Conakry, l’atmosphère était très tendue, mauvaise occurrence.

Il faut rappeler à nos jeunes confrères qu’ils peuvent tout écrire, tout dire, mais qu’il leur est interdit d’aller manifester devant, à fortiori dans une caserne militaire avec micros et caméras, encore moins de parler des secrets militaires, même des secrets de Polichinelle, à moins de vouloir mettre le doigt dans l’engrenage pour du sensationnel. On dira que sur le sujet, il y a un vide juridique, puisqu’on dit que sur Google, certaines données militaires guinéennes sont disponibles, mais cela est-il de même au Mali, au Burkina Faso, où la presse des Hommes intègres tient haut le flambeau ? Que l’on aille parler des machins militaires d’Israël, un pays pourtant démocrate. Qui ne se rappelle de l’histoire rocambolesque d’un certain Vanunu, qui avait parlé des lieux et sites secrets de la bombe A de son pays ?

Est-ce que RSF a dit cela à tous les jeunes journalistes subitement désinhibés du continent qui se réveille en sursaut ?

On a entendu dans un reportage de Heike Schmidt, la correspondante de RFI en Chine, qui s’est entendu signifier l’interdiction de photographier les endroits et sites par les militaires entre la Corée du nord et la Russie. En Guinée les cicérones et guides touristiques savent là où il ne faut pas conduire les touristes puisque cette catégorie est autorisée à photographier et à filmer tout sur leur passage. Ces cicérones pourraient en dire un mot aux journalistes.

En un mot, tous ceux qui sont concernés pas cette liberté de la presse ont contribué à lui faire perdre trois points. Bon appétit.

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