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Littérature : les enfants de feu capitaine Karifa Traoré font publier deux livres de leur père

Il y avait du beau monde cet après-midi du mercredi 09 décembre à l’hôtel ONOMO qui a servi de cadre à la cérémonie de dédicace de « Chants et légendes mandingues » et « Marqué par l’amour et la haine » de feu capitaine Karifa Traoré, l’ancien gouverneur de la région de Kankan. Parmi les invités,  le président de l’Assemblée Amadou Damaro Camara –président d’honneur de la cérémonie –  et l’ancien ministre de la Culture Amirou Conté.

« L’auteur que nous célébrons aujourd’hui s’inscrit dans la lignée de Cervantes (l’emblématique écrivain espagnol Miguel Cervantes) », a introduit Sansy Kaba Diakité, le directeur de la maison d’édition Harmattan-Guinée, qui parle d’un homme qui aimait le livre, la lecture et surtout l’écriture. Sansy Kaba Diakité a indiqué qu’il ne s’agit que de deux des œuvres posthumes de l’auteur. « Le reste suivra », a-t-il annoncé.

Dans « Chants et légendes mandingues », les textes de l’auteur font voyager dans le Mandingue d’antan. « Ces chants indémodables, aux messages forts, sont de beaux écrits qui nous donnent de belles leçons de vie, des leçons plus que jamais d’actualité dans un monde en perte de valeurs. Dans un style classique qui correspond parfaitement à ce type récit, le texte est écrit avec beaucoup de justesse, de poésie et de finesse dans les descriptions… », Peut-on lire sur la quatrième de couverture du livre de celui qui est décédé il y a 17 ans.

Quant à « Marqué par l’amour et la haine », il s’agit d’un roman qui est d’abord un hymne à la vie simple, pauvre, mais heureuse d’un petit village auquel l’auteur reste viscéralement attaché. « Il y passera d’ailleurs tous ses congés pendant sa carrière administrative. Ce village est, certes, d’écrit de manière idyllique, mais avec une précision qui subjugue. Cette précision s’applique également à la ville de Bamako en 1950, dans laquelle les Bamakois se retrouvent facilement aujourd’hui.  A travers un amour profond entre une mère et son fils, le lecteur découvre la beauté des cérémonies traditionnelles en Afrique ou les péripéties de l’inscription à l’école française dans les années 1940 en Guinée…», est ainsi résumé ce roman autobiographique.

Les deux ouvrages ont été publiés grâce aux enfants du défunt qui ont tenu à immortaliser  leur père en rassemblant ses manuscrits. « Il a été tout pour nous. Grâce à lui, nous sommes devenus ce que nous sommes aujourd’hui », dira Sékou Traoré. L’un des aînés des 11 enfants de feu Karifa Traoré, Sékou, tout comme les autres enfants, retient de son papa un père courageux, aimable, patriote… Amadou Damaro Camara, parrain de la cérémonie et ami de l’auteur, a indiqué « Karifa n’a pas eu le doctorat, mais c’était un intellectuel ». Damaro qui a passé du temps avec lui en prison – suite au coup d’Eta du colonel Diarra en 1985 –, s’est souvenu d’un homme à double face. « Mais ces faces étaient toutes positives »,  a-t-il précisé.

Damaro a aussi exprimé la fierté de voir les enfants de feu Karifa Traoré rendre ainsi hommage à leur père, à la différence de beaucoup de fils qui son plutôt aujourd’hui dans une logique de bataille pour l’héritage laissé par leur père.

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