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Mamou: faute d’école, les enfants d’un district de Soya étudient dans un hangar de fortune

Si l’éducation des enfants est l’une des priorités des gouvernants et des parents, il faut rappeler que cette volonté commune a du mal à se concrétiser dans certaines localités surtout dans les zones rurales qui sont confrontées à un grave déficit d’infrastructures scolaires.

C’est le cas de Missira, un district situé dans la sous-préfecture de Soya, à une dizaine de kilomètres de la ville de Mamou. Ici, pour pallier l’absence d’école publique, les populations n’ont eu recours qu’à un moyen sommaire de bord, digne d’un autre siècle.

Il s’agit d’un hangar fait à l’aide des tôles avec  une longueur de 6m sur 5, qui  sert de classe pour les enfants venus de plusieurs villages Cette école de fortune, en dépit de l’effectif d’élèves qu’elle accueille, ne dispose d’aucun bureau, ni de latrines encore moins un point d’approvisionnement en eau potable.

L’unique enseignant, Thierno Ousmane, qui est pris en charge de la communauté explique dans quelles conditions il dispense les cours à ces enfants : « ce hangar sert de classe multigrade. Ici,  j’ai en charge trois niveaux : la 1ère, 2ème et 4ème année. Compte tenu de l’exigüité du hangar, j’ai refusé de recevoir certains enfants. Car, ce hangar ne peut pas abriter un grand effectif. En 1ère année, il y’a 24 élèves. En 2ème, il y a 11 élèves et en  4ème année, 10 élèves. Pour leur donner cours, je suis obligé de diviser le tableau en 3 parties. Je fais une dizaine de minutes pour chaque niveau. C’est comme ça que je fonctionne, du lundi au samedi et du matin au soir. Faute de toilettes, les enfants et moi-même utilisons la brousse pour se soulager.»

Sur les motifs de la mise en place de ce hangar, le chef secteur de Missira, Abdoulaye Diallo confie : «c’est à cause de la distance qui sépare notre localité de l’unique école de Nobé, située à 8km que nous avons décidé de construire sur place à Missira ce hangar. Parce que chaque jour, nos enfants faisaient à pied et en aller-retour cette distance. Ils sortaient chaque jour à 6 heures pour revenir à 19heures. Ce sont les enfants des villages de Missira-centre, Waddji, Katanoye, Bhoundou Bori, Baguè, Aydèmama, Fittè, Bentewi, Djodhiguo, Thiaguel, Ghollè, Koumandi qui fréquentent cette école de fortune. Beaucoup parmi eux restent dans les villages faute de places.»

A Missira, apprend-on,  certains parents d’élèves ont été obligés de quitter leur village pour la ville en vue de permettre à leurs enfants de poursuivre les études.

A Mamou, plusieurs autres localités  sont confrontées à ce manque d’école. Comme à Missira, les habitants de localités construisent des hangars de fortune parfois faits en pailles ou en tôles pour permettre à leurs enfants de bénéficier des mêmes chances que tous ces cadres et cadres qui servent ce pays aujourd’hui.

 

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