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Manif avortée des planteurs de la Soguipah : les dessous d’une opération de déminage réussie 

Depuis quelques jours, la direction générale de la Société Guinéenne de Palmier à Huile (Soguipah) et les 4000 mille planteurs qui l’approvisionnent. Ces planteurs réclament à la direction de Soguipah le paiement de sept mois de salaires, apprend-on auprès des sources proches des travailleurs. (Photo d’archives)

« On a un grand problème avec la SOGUIPAH à Diécké. On ne sait vraiment plus à quel saint se vouer. On ne gagne pas notre argent. Et les productions que nous faisons pour la société sortent nuit et jour. Il y en a qui vont à Conakry et d’autres à Monrovia, au Liberia. Nous avons cultivé pendant sept mois, nous envoyons nos productions à la SOGUIPAH mais nous n’avons pour le moment perçu aucun centimes. Nous ne voulons pas d’histoire. La Guinée nous appartient tous.  Puisque nous sommes dans un Etat de droit, nous estimons que la Soguipah va très bientôt nous payer pour éviter que cette colère générale ne dégénère en violences. C’est pourquoi nous prenons à témoin l’opinion nationale et internationale », s’est lâché Sékou Kourouma, ce planteur qu’on a joint sur place à Diécké.

Devant l’impasse née de l’échec des négociations avec la Soguipah, le président Alpha Condé comme l’ultime espoir pour les planteurs !

 « Nous avons rencontré plusieurs fois la direction de la Soguipah. Les responsables nous ont toujours dit qu’il n’y a pas d’argent. Alors que les produits sortent chaque jour pour le Libéria et Conakry.  Nous avons tout fait. Nous venons aussi auprès du gouvernement et du président Alpha Condé pour qu’ils s’impliquent pour trouver une solution à cette crise. Nous avons des familles, nos enfants sont dans les écoles et même la nourriture, nous la gagnons difficilement. Les produits qu’on vendait à 4200 gnf sont aujourd’hui vendus à 1700, 1800 gnf à Diécké. Disons qu’on prend les produits avec nous par la force.  Parce que nous les vendons à ce prix malgré nous, nous souffrons et nous ne pouvons pas être en possession de notre dû depuis sept mois. On en a ras-le-bol de notre condition de vie. Les planteurs collaborateurs externes de la Soguipah, sont plus de 4000 travailleurs… Il faut préciser que depuis l’arrivée de Michel Bemy à la tête de la direction de la Soguipah, vraiment on a vu que souffrance. On ne sait plus que faire. Nous sommes tous des Guinéens, fils du terroir et d’Alpha Condé. C’est pourquoi nous prions le président de la République de nous venir en aide, qu’il vienne au secours de la Soguipah faute de quoi la Soguipah ira en faillite… Comme il l’a dit dans son discours, il y a des cadres qui font de la société une affaire familiale et ne s’en foutent pas mal des autres citoyens », a-t-il interpellé.

Les planteurs grognons sont des associations auto-proclamées, fustige la Soguipah  

Par ailleurs, joint par Guinéenews, le Directeur de gestion de la SOGUIPAH, Alexis Bamy affirme effectivement que l’entreprise est redevable aux planteurs à hauteur de 7 mois. Toutefois, il traite ‘’d’imposteurs’’ les Planteurs frondeurs qui menacent de manifester s’ils n’obtiennent pas le paiement des 7 mois d’arriérés.

 « Il est vrai que nous devons sept mois au planteurs. Mais les 7 mois ne sont pas venus au hasard. Nous sommes tous conscients de la crise que SOGJUIPAH traverse actuellement depuis 2014. Mais à l’arrivée du nouveau directeur général en 2019, des grandes réformes ont été entreprises. On croyait pouvoir sortir plus tôt de la crise. Par la suite, nous avons compris que la crise était profonde. Ce qui a poussé d’ailleurs la plupart des entreprises homologues des pays de la sous-région à fermer. Le Liberia n’achetait plus des produits aux planteurs, la SOGEPE en Côte d’Ivoire également. Au Nigeria aussi, il y avait des sociétés qui avaient déjà fermé. Mais le directeur général a dit que mieux vaut avoir le peux que nous n’avons, garder l’espoir et dire aux planteurs de continuer à saigner les arbres, et quand les moments seront cléments, au moins on va vous payer. C’est ce que nous avons fait. Nous n’avons pas diminué le personnel, nous avons continué ensemble. C’est ce qui a fait qu’on achetait à perte pour ne pas avoir de bénéfice au lieu qu’on achète et qu’on revende sur le plan international pour pouvoir avoir un peu de bénéfices, on achetait les coagulons avec les planteurs pour ne pas que les planteurs se découragent.  Et quand les choses se sont accumulées, on a dit qu’on va les payer mais entre-temps, les choses se sont accumulées et on a dit qu’on va voir si l’Etat peut les subventionner. Ces subventions ont été faites avec l’anacarde. Mais on n’avait pas eu l’anacarde. C’est ainsi que quand le président de l’Assemblée nationale est venu ici, il avait prévu qu’il allait faire une subvention à la SOGUIPAH. Après les élections, il y a certains planteurs et notables qui sont partis à Conakry pour voir le président de l’Assemblée nationale et l’Etat a promis.  Le président même est au courant de ce qui se passe. Le dossier SOGUIPAH est en bonne voie d’ailleurs. Mais vu que ça perdure, c’est ainsi qu’en mi-janvier, le directeur général a dit qu’on va trouver un mois pour les planteurs. Parce que c’est de ça ils vivent. Mais un mois par rapport à six mois, c’est dérisoire. On a gardé l’option du paiement d’un mois. Et c’est pendant que nous étions à la recherche de deux mois ou trois mois que les grognons se lèvent pour écrire en lieu et place des structures légales des planteurs. Parce que les planteurs sont structurés en unions qui sont les seules répondantes des planteurs. Et permanemment, nous sommes en communication avec les responsables de ces entités. C’est un groupe de personnes qui s’est donc auto-proclamé associations de planteurs de palmier à huile et de planteurs de Gbinson et de Djékouré qui s’est levé pour dire que si nous ne sommes pas payés d’ici le 15, on déclenche une grève. Alors que nous sommes en négociations avec les structures légales. Nous leur avons dit qu’on ne reconnait pas ces grognons. Nous sommes conscients que nous leur devons mais, ce n’est pas un manque de volonté. Nous reconnaissons que nous vous devons et le non-paiement de leur dû n’est pas un mépris. Récemment le directeur général est passé rencontrer les établissements de la place. Il y en a qui nous ont accordé deux mois et nous avons programmé plus le premier mois, ce qui fait trois mois. On annonce la bonne nouvelle à ceux-là, ils disent qu’ils ont déjà convoqué la presse pour dire qu’ils doivent aller en grève et qu’ils ne peuvent plus faire marche-arrière »,

La manifestation des planteurs évitée in extrémis, les nouvelles promesses  

Aux dernières nouvelles, un accord semble être trouvé entre la Soguipah et les planteurs frondeurs. C’est du moins l’information que rapporte ce lundi Sékou Kourouma, leur porte-parole à Guinéenews.

 « Le Représentant du gouvernorat de N’Zérékoré a été dépêché sur place pour venir rencontrer et nous dire que nous avons raison de revendiquer le paiement de nos arriérés. Nous vivons aujourd’hui grâce au gouvernement guinéen, il est notre père et mère.  Si le gouverneur de la région de N’Zérékoré nous envoie son chef de cabinet, nous ne pouvons pas le désobéir surtout que c’est la première fois qu’il intercède… Sans quoi personne ne peut nous intimider dans la réclamation de nos droits. C’est pour cela qu’il a signé un engagement qui prévoit le payement de nos arriérés d’ici le 15 du mois prochain. Ils vont d’abord nous donner une avance de trois mois et les quatre mois restants nous serons payés le 15 mars 2021. C’est cet engagement que le chef de cabinet du gouvernorat de N’Zérékoré a signé. C’est à cause de ces nouvelles promesses qu’on a décidé d’arrêter le mouvement. Ce n’est pas parce qu’on a peur. S’ils ne respectent pas leur engagement, nous allons manifester et personne ne va nous arrêter », nous a confiés M. Kourouma.

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