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Mines/Boké : les spécialistes des mines se prononcent sur la gestion du Fonds de Développement Economique Locale

Le Fonds de Développement Economique Locale (FODEL). C’est la nouvelle structure de gestion des ressources minières que vient de mettre en place le gouvernement guinéen. C’était le lundi 11 décembre à Boké en présence du ministre des Mines, des responsables des sociétés minières installées dans la zone et des autorités locales.

Quel sera le mode de gestion de ce fonds? Quel impact aura-t-il sur les populations locales ? Pour répondre à ces questions, nos confrères de la Radio Espace ont interrogé deux spécialistes de la gestion minière.

Rappelons qu’il était prévu dans le code minier révisé en 2011 et revu en 2013 que chaque société minière prélève sur son chiffre d’affaires 0,5% par an pour les collectivités locales. Ces 0,5% d’obligation seront versés sur le compte d’une agence pour la réalisation des infrastructures de base  pour les populations des zones impactées. Ceci, pour éviter les crises à répétition qui se produisent le plus souvent dans les zones minières entre les populations et les sociétés minières.

 A quoi servira concrètement ce fonds ?

Interrogé par nos confrères des ‘’Grandes Gueules’’, Kémoko Touré, l’ex-Directeur de la CBG  soutient que ce fonds, s’il est bien géré va s’occuper du développement à la base : « l’essentiel du montant sera reversé aux collectivités pour la réalisation des infrastructures de base tels que des routes, des points d’eau, des écoles, des ponts, de l’électricité, des projets locaux, l’agriculture. Tout ce qui concerne le développement rural.»

 Mais Kémoko Touré reste sceptique. Il trouve anormal que les sociétés minières soient de simples observatrices dans la gestion du fonds. Pour lui, elles doivent s’impliquer. «Laisser l’argent dans les mains des Guinéens, c’est autoriser les détournements et une réorientation inappropriée. Ces sociétés minières sont expérimentées dans la gestion. Elles ont la rigueur, habituées aux audits et aux sanctions. Avec les autorités locales sans contrôle, la politique peut s’inviter. Il faut un système de gestion durable pour les gouvernements à venir. Définir un plan de développement pour éviter le désordre.»

Pour l’ex-directeur de la CBG, ce fonds doit être domicilié dans un compte bancaire avec plusieurs signataires. Les décaissements doivent être faits dans la transparence. Des contrôles réguliers sur les chantiers des infrastructures à réaliser. Et surtout informer et expliquer aux populations l’utilisation des fonds une fois décaissés pour éviter l’opacité dans la gestion.

Quant à Frédéric Bouzigues, le directeur de la Société Minière de Boké, ils sont prêts à verser les 0,5%.  Mais cet argent, il pense qu’il sera géré par une structure appropriée et non par les sociétés minières. Pour lui, ce rôle revient à un comité de pilotage. Les sociétés minières ne doivent pas s’impliquer dans la gestion du fonds. Mais plutôt faire confiance au comité de pilotage.

Le directeur de SMB, précisera en outre qu’avant ce fonds, c’est-à-dire depuis leur installation à Boké, ils ont eu à faire des réalisations sur le terrain.  Les écoles, les centres de santé, les ponts ruraux, tous les projets de développement ont été accompagnés. Alors ils se réjouissent aujourd’hui de la mise en place de ce fonds.

Du côté du département des Mines, on rassure que la gestion se ferra sous la supervision du ministère, des autorités locales, des populations, des jeunes avec un droit de regard des sociétés minières. On soutient, par ailleurs, qu’il y aura un modèle de gestion qui empêchera toute corruption. Les gestionnaires de ce fonds, rendront compte à l’Etat et aux bénéficiaires que sont les collectivités locales.  Tout ceci, selon les responsables du ministère  présents lors de la mise en place du Fonds, pour éviter l’opacité, la corruption ou une réorientation quelconque

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