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Prorogation du mandat du parlement: très amer, un ancien candidat à la présidentielle veut empêcher les députés de siéger

Après avoir accompagné Alpha Condé à la présidentielle de 2015, Fodé Mohamed Soumah, président de la Génération citoyenne (GéCi), passe désormais dans l’opposition. Lors d’une conférence de presse qu’il a animée ce vendredi 25 janvier à Conakry, l’ancien allié de Cellou Dalein Diallo n’est pas allé du dos de la cuillère pour dénoncer les différents dysfonctionnements des institutions, mais surtout la fin du mandat des députés.
Pour Fodé Mohamed Soumah, il n’est pas question que les députés dont le mandat est expiré depuis le 13 janvier dernier reviennent au parlement : « Nous allons combattre cette Assemblée nationale. Il n’est pas question qu’elle fasse sa rentrée parlementaire. Elle ne le fera pas. C’est le mandat du peuple, pas les décisions du président Alpha Condé. »
Il accuse les députés de complicité avec le pouvoir dans le retard de l’organisation des élections législatives : « On a l’impression aujourd’hui en Guinée comme si les élections avaient eu lieu hier. Nous savions, à la première session de cette Assemblée nationale, que la fin de son mandat était le 13 janvier 2019. Nous le savions, mais rien n’a été fait. Ces députés ont été payés gracieusement pendant cinq ans à ne rien faire. Aucune  proposition de loi, aucune commission d’enquête. Aujourd’hui on se retrouve avec des députés qui, sachant que les prochaines élections pourraient entrainer 80 à 90 % du départ des présents, ont voulu jouer avec le temps. Sinon depuis 2016 il était question que la CENI soit recomposée. Depuis 2017, il était question qu’on fasse la révision du fichier [électoral] avec une date butoir en mai 2017. Il était question dans le projet de loi de finances que ce financement des élections législatives soit incorporé. Donc tout était déjà balisé. Eh ben, nous avons des députés qui se sont gracieusement fait payer, ils ont même obtenu des augmentations de salaire, rien que pour faire avaler à la population les différents projets de finances et les projets de lois qui ont été présentés ont fait la part belle au président de la République. »
Le président du parti GéCi, reproche aussi aux députés d’avoir octroyé au président de la République un budget faramineux en deçà des moyens du pays : « Nous avons aujourd’hui un budget de la présidence de la République qui n’a même pas augmenté, mais qui a explosé. Aujourd’hui nous avons un président de la République d’un pays pauvre qui a à sa disposition 140 mille euros par jour, pendant que nous avons l’Education qui a 12%, la recherche à moins de 1%. »
Plus loin, M. Soumah demande aux citoyens de se lever pour empêcher que les députés ne continuent à siéger à l’Assemblée nationale, pour qu’ils n’auraient rien fait pour la tenue des élections législatives à bonne date : « Il est impératif que tout le monde se lève pour dire à ces députés que leur mandat est fini depuis le 13 janvier et qu’ils n’ont rien fait pour qu’il y ait des élections avant la prochaine législature et que par conséquent ils ne vont pas siéger. Il faut que tout le monde soit interpellé sur cette situation inique, inadmissible de députés payés par le peuple qui n’ont pas représenté le peuple, sinon que leurs intérêts personnels. Nous travaillons avec d’autres partis politiques pour faire en sorte que cette rentrée parlementaire n’ait pas lieu et que les élections législatives aient lieu durant ce premier semestre. »
Parlant du dysfonctionnement des institutions, de la Cour constitutionnelle à la CENI en par l’Assemblée nationale, Fodé Mohamed Soumah affirme qu’actuellement il n’y a qu’un seul élu en fonction : «Le président de la République, dans son omnipotence, est aujourd’hui le seul élu de la République en fonctions d’une façon légale et démocratique. Ce n’est même plus une démocratie, c’est une jungle. Lorsque vous vous retrouvez dans un pays de 10 millions où le seul élu c’est le président de la République, ça veut dire que ce pays marche sur la tête. »
Revenant sur la cause du retard dans l’organisation des élections législatives, il accuse du nouveau le président Alpha Condé qui userait du machiavélisme : « La politique politicienne, c’est l’une des spécialités du président Alpha Condé. Il jette un pavé dans la marre, pendant que vous êtes en train de discuter, lui il est passé à autre chose. Tout ce que vous voyez actuellement, c’est une manœuvre machiavélique d’abuser de notre intelligence, et surtout d’amuser la galerie. »
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