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« Nous, le COVID-19 est venus nous trouver à Donka ici et par la grâce de Dieu, il s’en ira »

L’envie de sauver des vies, surtout celles des enfants a toujours été le rêve de Djénabou, d’où son choix d’exercer le d’infirmier. Aujourd’hui, pendant la COVID-19, elle nous raconte les dédales de ce métier qu’elle pratique depuis 27 ans.

Il est 08h, Djénabou Mali Diallo arrive à son service, à l’Institut de Nutrition et de Santé de l’Enfant (INSE) après plus d’une heure de trajet. Elle revêt sa blouse, direction, les salles de soins pour relever l’équipe de garde et c’est parti pour toute la journée. « Quand je viens le matin, je fais des pesées, je prends la température des enfants et je prépare l’alimentation pour les bébés ».

Mme Camara née Djénabou Mali Diallo en train de préparer le manger pour le nouveau-né.
Saa Momory KOUNDOUNO
Mme Camara née Djénabou Mali Diallo en train de préparer la nourriture du nouveau-né.

Quand il n’y a pas d’urgence, Djénabou met ce temps à profit pour nettoyer les couveuses des bébés, raconte-t-elle avec un sourire qui trahit l’amour de son métier.
Dans cet institut qui comporte 4 salles réservées à l’hospitalisation des bébés, c’est dans celle où sont gardés les faibles poids de naissances et les prématurés pour des soins maternels kangourou, que Djénabou passe le plus clair de son temps.

Âgée de 56 ans, Djénabou Mali Diallo est diplômée de l’école de santé de Labé avant de rejoindre l’Institut de perfectionnement du personnel en santé (IPPS) pour y sortir avec le diplôme d’Infirmière d’État. À date, elle totalise 27 ans d’exercice du métier d’infirmier dont 18 à l’INSE de Donka.

Et des jours noirs dans cet exercice, elle en a eus. « Il y a beaucoup de cliniques dans les quartiers où les femmes accouchent et elles viennent ici parfois avec leurs bébés dans un état inquiétant. Nous faisons tout notre possible pour sauver ces bébés, mais hélas, ils meurent. Et donc quand des situations comme ça arrivent, ça nous attriste vraiment »

Mme Camara née Djénabou Mali Diallo Infirmière à l'INSE.
Saa Momory KOUNDOUNO
Mme Camara née Djénabou Mali Diallo Infirmière à l’INSE.

À ces jours noirs se substituent fort heureusement des moments de joie et de fierté, que Djénabou consigne dans sa mémoire, et ce, tout au long de l’exercice de son métier d’infirmier. C’est le cas des bébés en détresse qu’ils reçoivent très souvent, mais avec des soins, la disponibilité des médecins et infirmiers, ces bébés ont la vie sauve. Djénabou Diallo se souvient encore d’un cas en 2018 : « C’était un papa qui avait perdu sa femme au cours d’un accouchement jumélaire (3 bébés) à Siguiri et qui s’est rendu à l’INSE pour pouvoir sauver ses bébés. Au cours du trajet, il perd malheureusement un bébé et il est arrivé ici avec les 2 autres qui n’étaient pas dans un bon état. Nous nous sommes employés à fond, et ce, durant un mois et heureusement, nous sommes parvenus à les sauver. Il est finalement reparti avec ses 2 bébés. Ça, c’est un cas qui nous a beaucoup émus ici ».

« Le mois de mai dernier, nous avions reçu un enfant ici venu du Centre Médical Communal de Matam qui était en mort apparente. C’était l’enfant d’un couple qui pendant longtemps cherchait à en avoir un. Dieu leur en a donné un, mais malheureusement, l’accouchement s’est mal passé. Quand l’enfant a été referré ici, avec nos moyens du bord, nous sommes parvenus à le sauver au bout de 6 jours d’hospitalisation. Les parents étaient très satisfaits et nous aussi, nous l’étions ». ajoute- t- elle, non sans émotion.

Lorsque l’on demande à Djénabou ce qui la motive dans l’exercice de ce métier, avec le sourire, elle répond que c’est l’envie de contribuer à sauver des vies surtout celle des enfants, doublée de l’amour qu’elle nourrit pour eux. C’est pourquoi, elle continue de venir à son service malgré cette redoutable période de COVID-19 : « Nous, le coronavirus est venus nous trouver à Donka ici et par la grâce de Dieu, il s’en ira en nous laissant ici parce que nous sommes obligés de venir pour sauver les bébés parce qu’ils en ont besoin ».

Mme Camara née Djénabou Mali Diallo lavant les mains au niveau du dispositif institué à cet effet à la rentrée de l'INSE.
Saa Momory KOUNDOUNO
Mme Camara née Djénabou Mali Diallo lavant les mains au niveau du dispositif institué à cet effet à la rentrée de l’INSE.

En cette période de COVID-19, l’INSE a reçu 3 bébés dont les mamans testées positives à la COVID-19 pendant, étaient hospitalisées au Centre de Traitement Epidémiologique. L’un d’eux qui était souffrant a été hospitalisé pendant 13 jours et durant ces jours, aucun des membres de sa famille n’est venu le voir. Ce sont les infirmières qui se sont occupés du bébé jusqu’à sa guérison complète, conclura Djénabou Mali Diallo Mme Camara.

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