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Papa Koly : «La grève est une question de vie ou de mort pour les enseignants»

Conakry, la capitale guinéenne a enregistré lundi 12 mars des scènes de violences à cause de l’interruption des cours consécutive à la grève de l’aile dissidente du Syndicat des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), dirigée par Aboubacar Soumah.

En séjour en région forestière, le président du parti GRUP, El hadj Papa Koly Kourouma a, au micro de la Rédaction régionale de Guineenews, vigoureusement condamné les violences enregistrées dont il impute la responsabilité au gouvernement. Selon lui, la crise qui secoue actuellement le pays est très profonde.

« C’est une crise très profonde. D’abord, vous avez la crise syndicale qui est une réclamation légitime et à cela s’ajoute la crise politique post électorale qui est une réclamation de la vérité des urnes. Alors ces deux situations réunies alourdissent la crise et la creuse davantage. Mais pour un gouvernement responsable, on ne devrait pas arriver à ce niveau et toute cette crise, c’est la faute du président Alpha Condé. Il ne laisse pas les ministres travailler et bien au contraire, il les étouffe dans leurs actions », a accusé l’ancien ministre de l’Energie.

Parlant de la grève des enseignants, il pense que le gouvernement, au lieu de trouver une solution rapide à la crise, s’est mis à raconter des choses inutiles.

« C’est quand il s’agit de répondre aux questions essentielles des citoyens qu’on parle de FMI (Fonds Monétaire Internationale NDLR). Mais quand c’est pour organiser des Mamaya, des fraudes électorales ou acheter des consciences, il y a de l’argent. Finalement, on se demande où on va. La réclamation syndicale est légitime, un salaire misérable comme celui des enseignants si l’on fait ponction de 40%, c’est trop et il faut que le président soit sensible à cette revendication », ajoute-t-il.

Aujourd’hui, le gouvernement et le syndicat des enseignants n’arrivent pas à trouver un accord autour du mode de paiement des 30% restant, 10% ayant été payés au mois de février. L’Etat compte payer par étape alors que les syndicales exigent le paiement immédiat avec effet rétroactif.

Pour une sortie rapide de crise, Papa Koly Kourouma a fait une certaines propositions au gouvernement.

« Le gouvernement peut payer les 40% à l’immédiat et étendre les arriérés pour les mois à venir. Cela est possible. Quand vous prenez la loi des finances 2018, on n’a pas besoin d’être économique chevronné pour aller chercher dans les interlignes où l’on peut opérer une chirurgie pour trouver le montant demandé. Ce n’est pas impossible de retrouver les 600 milliards sur le budget national. Il y a une ligne budgétaire qui ne devrait même pas exister  qu’on appelle ‘’non ventilé’’ et qui viole le principe de la spécialité du budget. Si vous regardez dans cette ligne, vous pouvez retrouver banalement entre 200 à 250 milliards pour tous les départements. C’est très simple, puisque ce n’est pas ventilé il faut affecter. Mais le président veut jouer à l’épreuve des forces et quand tu veux jouer à l’avenir de quelqu’un, il n’y a pas de pitié. C’est une question de vie ou de mort pour ces enseignants, alors c’est au gouvernement de lâcher. Le rôle du gouvernement, c’est de trouver justement les solutions, ce n’est pas le rôle des enseignants et quand on n’a commis un péché envers des enseignants qui passent leur temps à bouffer de la craie, du calcaire. On ne peut pas se perdre de dire Bissimilaye rahamane rahime», a-t-il conseillé.

 

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