Depuis deux jours, la boucherie préfectorale de Lola est fermée par manque de viande. Cette situation inquiète les consommateurs qui accusent les bouchers de les avoir privés de viande au profit de ceux de N’Zérékoré.
Interrogé ce matin par Guineenews, le président des bouchers de Lola, Moussa Sangaré, justifie cette pénurie par un manque de bœufs depuis le départ des bouviers avec leurs troupeaux vers la Côte d’Ivoire.
Aujourd’hui pour avoir des bœufs, il faut échanger le franc guinéen contre le franc CFA et le taux d échange est très élevé.
«Pour avoir des bœufs, il faut se rendre en Côte d’Ivoire et si par malheur, on n’y trouve pas rapidement de bœuf, forcément cela peut provoquer une pénurie de viande sur le marché. Le coût du transport est très élevé. Quitter de la frontière ivoirienne pour Lola-Centre, les chauffeurs demandent 700 000 à 800 000 fg pour transporter deux bœufs. Sans oublier qu’avec cette saison pluvieuse, les routes deviennent impraticables et d’ailleurs certains ponts n’y résistent pas et sont parfois emportés par les eaux », a fait savoir le président des bouchers de Lola.
S’agissant de l’accusation de trafic de viande sur N’Zérékoré, Moussa Sangaré a expliqué que cela est le fait d’un groupe de femmes qui sont de N’Zérékoré qui vont acheter leurs propres bœufs en brousse pour les abattre à Lola avant de transférer leur viande à N’Zérékoré où elles réalisent des bénéfices plus intéressants qu’à Lola. Mais, dénonce-t-il, cette quête de gain ne doit pas se faire au détriment des consommateurs de Lola.
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Face à la situation, le président de la chambre de commerce préfectorale a réuni les bouchers le vendredi. Au cours de son intervention, Souleymane Kéita a mis en garde les bouchers contre tout transfert de viande de bœuf abattu à Lola pour N’Zérékoré.
A cause de cette pénurie, les prix du kilo de viande varient de 27 mille à 30 mille francs guinéens, selon sa qualité. Alors qu’à N’Zérékoré, le kilogramme de viande coûte entre 30000 francs guinéens et 35000 francs.
Contrairement à l’argument du président des bouchers de Lola, le président de la Chambre de Commerce préfectorale affirme pour sa part que cette pénurie est devenue crise qui revient après chaque fête.
Quant aux consommateurs de Lola, ils accusent les bouchers de refuser de les servir au profit de ceux de N’Zérékoré. Pour résorber cette crise, les bouchers de Lola s’engagent de ne plus rendre de viande aux commerçantes venant de N’Zérékoré.