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Port de Koba, un pôle de fixation des jeunes

Aïcha Sylla vit à Koba à son lieu de fumage du poisson— S. M. KOUNDOUNO © UNICEF Guinée

Aïcha Sylla est une jeune mère de 22 ans, qui élève ses 2 enfants, un garçon de 08 ans et une fille de 05 ans, à Koba. En 4e année de l’école primaire, son rêve était de poursuivre ses études et contribuer in fine au développement de son pays. Mais ce rêve a tout de suite été brisé par son maître à l’école qui s’est amouraché d’elle. Ayant opposé une fin de non-recevoir aux intentions du maître, elle sera victime de mesures de rétorsion de la part de celui-ci. Finalement, elle s’est résolue à quitter l’école. Quelques années plus tard, elle encaisse un autre coup dur, elle perd son papa.

Les pirogues au port de Taboria, CR de Koba— S. M. KOUNDOUNO © UNICEF Guinée

Après le départ de l’école, Aïcha était bien consciente des défis qui allaient se dresser devant elle. C’est ainsi qu’elle a opté en 2007 pour la vente et le fumage du poisson avec pour visée, d’être autonome financièrement « J’ai préféré vendre et fumer le poisson pour être autonome, car cette vente génère des revenus qui me permettent de m’occuper de mes enfants et de ma mère qui a déjà pris de l’âge ».

Aïcha Sylla vit à Koba en train de fumer le poisson — S. M. KOUNDOUNO © UNICEF Guinée

Pour s’approvisionner en poissons, Aïcha Sylla se rend au port de Taboria au coucher du soleil, moment de ralliement du port par les pêcheurs. Une fois le poisson obtenu, Aïcha Sylla le revend et fume le reste par peur de les perdre, car n’ayant aucun moyen de les garder au frais et sécuriser son investissement.

Convaincue que l’union qui fait la force, Aïcha Sylla et 8 autres femmes ont créé une coopérative pour obtenir ensemble et plus rapidement le poisson et en quantité suffisante. Cette coopérative a très vite donné naissance à une tontine journalière de 25 000 GNF par personne, ce qui fait un total de 200 000 GNF qui est versé à l’une d’elles de façon tournante « dès que je reçois cet argent, je prends une partie que je garde pour les soins de santé de mes enfants et de ma mère et ma famille et le reste, je le réinvestis dans mon business ».

Aïcha Sylla vit à Koba à son lieu de fumage du poisson — S. M. KOUNDOUNO © UNICEF Guinée

Quand on demande à Aïcha Sylla ce qui la motive à rester à Koba et continuer avec la vente et le fumage du poisson, sa réponse est toute surprenante quand on sait l’ambition des jeunes de son âge « J’ai préféré rester pour vendre le poisson au lieu d’aller mener une activité indécente dans les grandes villes. Si tu vas par exemple à Conakry sans une situation claire et précise, tu as une forte probabilité de croiser quelqu’un qui va abuser de toi et te détruire à vie. En plus de ça, il y a aussi aujourd’hui, des réseaux de trafic d’êtres humains qui peuvent te convaincre d’aller en Europe, qu’ils te présentent comme un eldorado, mais une fois arrivée à destination et là aussi à moins d’être chanceuse, c’est l’exploitation tout azimut. Je préfère rester ici, faire mon petit commerce et m’occuper de mes enfants et de ma famille avec le peu que je gagne ».

Aïcha Sylla vit à Koba à son lieu de fumage du poisson — S. M. KOUNDOUNO © UNICEF Guinée

Aujourd’hui, Aïcha Sylla ambitionne de faire prospérer son petit commerce afin de pouvoir un jour obtenir sa propre pirogue et monter les marches.

Saa Momory Koundouno UNICEF Guinée

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