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Présidentielle prévue pour le 18 octobre : Sidya rejette ce chronogramme de la CENI (Entretien)

L’organe de gestion des élections en Guinée vient de publier un communiqué à travers lequel il programme la tenue du premier tour de la présidentielle pour le dimanche 18 octobre prochain. Une décision à laquelle réagit le président de l’Union des forces Républicaines (UFR).

Dans un entretien téléphonique qu’il a bien voulu accorder à votre quotidien électronique Guinéenews, Sidya Touré a commencé par récuser encore une fois les dernières consultations présidentielles dont la date est fixée par la CENI au 18 octobre prochain. Ce chronogramme, Sidya Touré y voit une volonté d’instaurer un régime autocratique. Lisez plutôt !

Guinéenews : la Commission électorale nationale indépendante vient de rendre public un communiqué programmant la tenue du premier tour de la présidentielle pour le 18 octobre 2020. Votre avis là-dessus ?

Sidya Touré : écoutez, nous sommes sur nos positions. Nous refusons le troisième mandat à Alpha Condé. Nous n’acceptons pas cette possibilité-là. Par conséquent, nous récusons les élections du 22 mars, si je peux appeler ça élections (législatives et référendaires). Nous en sommes-là. Nous commencerons à parler de tout ça quand on aura réglé ces problèmes qui constituent l’essentiel aujourd’hui des demandes des populations guinéennes. A savoir : ne pas rebeloter avec Alpha après ces dix calamiteuses années que nous avons connues. Nous sommes au point où on était. On n’a pas encore bougé.

Guinéenews : autant dire que vous ne croyez pas en la tenue d’une éventuelle élection présidentielle cette année… ?

Sidya Touré : nous exigeons que les demandes qui ont été effectuées et la mission que nos militants et les Guinéens nous ont donnée, dix ans de calamité, ça suffit ! On ne peut pas remettre ça en place. Et pour cela, il faut que les élections législatives et référendaires soient reprises dans les conditions normales, surtout les élections législatives. Le référendum, on n’en parle pas. Parce qu’on ne sait même pas quel est le texte qui a été adopté. Et nous sommes dans la menace absolue aujourd’hui. On ne sait même pas où le pays en est réellement.

Guinéenews : il y a environ trois mois depuis la tenue de ce double scrutin législatif et référendaire autour duquel gravite l’essentiel de vos réclamations. A ce stade, quelle chance a votre démarche de prospérer ?

Sidya Touré : ce n’est pas notre démarche. C’est la démarche des Guinéens. Vous savez, vous autres de la presse, pendant longtemps, vous avez pensé qu’il s’agissait d’un débat entre les hommes politiques de l’opposition et de la mouvance. Il s’agit de la vie de notre population, de notre peuple. Vous avez vu comment la Société civile aujourd’hui mobilise l’ensemble des habitants de Bamako contre un chef d’Etat qui est contesté. Vous, on commence à réduire ce que nous avons réussi à obtenir en tant que politiques depuis Lansana Conté en 2005. Ecoutez, vos voix sont en train de disparaître. Il est temps que vous vous réveilliez. Ce n’est pas un problème politique. C’est un problème national, un problème qui concerne le peuple de Guinée. On veut nous réduire au silence. On veut nous ramener dans un régime totalement autocratique. Donc, chacun doit prendre ses responsabilités. Et j’espère que vous prendrez les vôtres.

Entretien téléphonique réalisé par Mady Bangoura pour Guinéenews 

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