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Que sont-ils devenus ? Adama Noël : musicologue, enseignante chercheure, guitariste bassiste aux dents longues

Elle s’appelle Adama Noël Oularé et est née à Guéckedou le 25 décembre 1983. Fille de feu Sékou et de Yimbé Diawara, cette artiste est mère de deux filles.

De l’école primaire au lycée, cette brave dame s’est attachée aux études à Guéckédou où son père vivait et était enseignant, chargé des cours de biologie au Lycée Josip Broz Tito. Parallèlement, il pratiquait la musique dans l’orchestre fédéral, le ‘’Kébéndo Jazz’’ de Guéckédou.

Votre quotidien électronique Guinéenews, à travers sa rubrique -moins fournie pour ce précèdent mois à cause des agitations postélectorales, s’est évertué à réaliser un entretien écrit avec Adama Noël Oularé.

Diplômée de l’Institut supérieur des arts Mory Kanté de Dubréka, Cette artiste est enseignante chercheure au Département de musique, musicologie au niveau du même Institut. Elle est membre du service de communication et relations publiques.

Titulaire d’une licence en musique et musicologie et d’un Master (Espace-Temps-Société), Adama Noël Oularé nous parle entre autres, de ses premiers pas dans la musique, son choix des instruments aux grosses cordes, de ses relations avec ses ainées des Amazones de Guinée.

Très optimiste quant à un succès dans ce métier, Adama Noël Oularé lève un coin du voile sur le contenu de ses projets et donne son point de vue sur la musique guinéenne.

Guinéenews : vous êtes aujourd’hui une icône qui excelle en musique en tant que musicienne mais aussi musicologue. Dites-nous comment aviez-vous atterri sur ce tarmac ?

Adama Noel Oularé : je suis venue à la musique à partir du concours d’accès à l’Institut Supérieur des arts Mory Kanté de Dubréka. Je vous signifierai que mon feu père était musicien et évoluait dans l’orchestre le Kébéndo Jazz de Guéckédou. Il jouait au saxo et je suis donc fille de musicien, qui n’a fait que suivre les traces ou le chemin du père géniteur.

Guineenews : décrivez-nous votre parcours ?

Adama Noel Oularé : j’ai commencé ma carrière musicale quand je fus orientée dans cette spécialité de musique et musicologie. C’est en 2005 que nous avions créé notre premier orchestre tradi-moderne, dénommé ‘’Philosophie coolienne’’ qui n’était composé que d’étudiants. J’ai évolué dans cet ensemble en qualité de deuxième chanteuse. A partir de 2008, j’ai ensuite intégré l’orchestre les ‘’Dauphines’’ de Niamé Diabaté (Bond) en qualité de bassiste. Ce, jusqu’en 2012.

Guinéenews : pourquoi ce choix parmi tant d’autres instruments et précisément la guitare aux quatre lourdes cordes qu’est la basse ?

Adama Noel Oularé : c’est à l’institut que j’ai commencé à acquérir des connaissances théorique et pratique des instruments de musique.

Pour ce qui est de mon orientation vers la guitare basse, c’est en 2008, par le canal de Alsény Dioubaté guitariste soliste d’alors de l’orchestre le Soumba Jazz de Dubréka, que j’ai intégré l’orchestre les ‘’Dauphines’’ en apprenant la guitare basse. Et c’est à partir de cette trempée que j’ai décidé de me spécialiser à cet effet.

Guinéenews : nul n’ignore l’existence de cet emblématique orchestre féminin de la gendarmerie les ‘’Amazones de Guinée’’ qui n’est composé que de femmes. Aujourd’hui, vous évoluez au sein du groupe ‘’African groove’’ de Maitre Barry. Pourquoi ce choix ?

Adama Noel Oularé : Maitre Barry est une référence. Car, en lui, je revois mon défunt père. Il mérite un grand soutien de l’ensemble des acteurs qui évoluent dans le domaine des arts et de la culture. Son orchestre est une école en ce sens où la formation des jeunes est une priorité.

Guinéenews : pouvez-vous nous décrire les relations entre vous et les différents membres de cet orchestre où vous êtes l’unique femme ?

Adama Noël Oularé : il y a une franche collaboration entre tout le reste des membres de l’orchestre et moi. Je considère tous ces musiciens comme des pères et formateurs à moi. En retour, ils me prennent comme leur enfant et apprenante.

Guinéenews : avez-vous des projets pour l’avenir ?

Adama Noël Oularé : oui j’ai un tas de projets que j’aimerai franchement réaliser un jour. Parmi ces projets, je peux citer, celui qui consiste à assurer la relève de l’orchestre le ‘’Kébéndo jazz’’ de Guéckédou qui est un projet dont la réalisation tenait beaucoup à cœur mon feu père. Il y a aussi la création en Guinée d’un orchestre composé que par des enseignants de musique. Celui-ci est sur le point d’être une réalité de nos jours. C’est le lieu de remercier le ministère des Sports, de la culture et du patrimoine historique ainsi que l’Institut supérieur des arts Mory Kanté de Dubréka. En dépit du fait qu’il manque encore beaucoup d’instruments pour atteindre parfaitement l’objectif visé. Par ailleurs, il faut noter dans ce tas de projets, mon intention de renouveler les ‘’Dauphines’’ de Guinée. En bref, ce sont ces quelques projets dont j’ai l’intention et l’intime conviction de réaliser.

 Guinéenews : comment vous parvenez à concilier votre vie de famille et celle artistique ?

Adama Noël Oularé : il est peut-être très difficile de concilier le foyer et ce travail. Mais l’un n’exclut pas l’autre. On peut être mariée et bien faire de la musique. Tout dépend du respect de soi, de son conjoint et de la bonne gestion du foyer conjugal.

Guinéenews : avez-vous des relations avec ces grandes dames de la musique guinéenne, les ‘’Amazones de Guinée’’ ?

Adama Noël Oularé : j’ai fait deux ans de stage en piano avec ces braves dames des ‘’Amazones de Guinée’’. Depuis lors, je garde de très bonnes relations avec elles. Je pense raffermir ces relations dans tous les domaines avec ces musiciennes qui ont apporté un plus à l’essor de la musique guinéenne bien que la vieille génération ait raccroché.

Guinéenews : quel est votre regard sur la musique guinéenne actuelle ?

Adama Noël Oularé : si nous partons des pionniers de la musique guinéenne, c’est-à-dire toutes nos formations nationales et fédérales d’antan, voici des musiciens qui ont marqué énormément la musique africaine, la musique mondiale et c’était des patriotes qui ont tout donné à la Guinée.

La vision que nous avons aujourd’hui de la musique guinéenne, est que c’est une musique qui est en train de progresser et parvient à s’accoutumer avec d’autres tendances qui viennent d’ailleurs. La nouvelle génération de musiciens s’informe et essaie d’évoluer et de faire mieux que les prédécesseurs, ce qui est très difficile. Parce que ces derniers, étaient authentiques et très originaux dans leur esprit créatif sans comparaison. Vu la mondialisation, les artistes d’aujourd’hui essaient de s’adapter à ce qui se passe dans le monde. Ce qui est donc encourageant, c’est l’effort qu’ils fournissent pour faire de la bonne musique. A partir de là, notre mission en tant que musiciens professionnels, est d’encourager les jeunes à s’intéresser à la musique et à jouer dans les ensembles orchestraux pour une relève bien assurée. Donc, je suis optimiste quant à l’avenir de la musique guinéenne. Je me dis que c’est n’est qu’un début et que ça ira très loin.

Guinéenews : ce métier vous procure-t-il des avantages ?

Adama Noël Oularé : ce métier m’offre une large ouverture avec le monde extérieur. Chaque fois que je joue la musique, j’ai la paix du cœur.

Guinéenews : quelles sont vos sources de revenus ?

Adama Noël Oularé : je suis fonctionnaire d’Etat en service à l’Institut supérieur des arts Mory Kanté de Dubréka. Donc, mes revenus partent d’abord de mon salaire et quelquefois les recettes que j’obtiens après nos différents spectacles.

Guinéenews : face à un bassiste de sexe masculin, qu’est-ce que vous ressentez en tant que femme ?

Adama Noël Oularé : j’avoue qu’en face d’un bassiste, je ne peux ressentir et qu’apprécier le travail bien fait.

 Entretien réalisé par LY Abdoul pour Guinéenews

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