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Radio rurale de Fria : Deux ans sans salaire, galère totale pour les journalistes

Lancée le 3 juin 2016, dix personnes dont 3 techniciens, ont, à l’issue d’un test, été retenues à la radio rurale de Fria pour servir les communautés rurales.

Avec courage et détermination, l’équipe composée de jeunes  entame le travail dans l’espoir d’être fonctionnaire d’Etat. Seulement, cela va bientôt faire deux ans que ces travailleurs ne sont pas engagés.

Selon les journalistes contactés par le correspondant de Guineenews sur place, le silence du ministre de la Communication sur leur sort est le plus agaçant.

« Cela fait aujourd’hui 1 an 10 mois depuis que nous avons commencé à travailler. On nous a dit de travailler en attendant que nos matricules pour la fonction publique soient prêts. Malheureusement, jusqu’à maintenant rien n’est fait. Chaque fois qu’une mission de la direction générale vient, elle nous dit qu’elle est en train de se battre. On n’a jamais entendu le ministre de la Communication évoquer les cas des journalistes des radios rurales. C’est ce qui fait plus mal encore. Il ne se soucie pas de notre sort, comme si on ne travaille pas pour l’Etat », déclare un journaliste qui a requis l’anonymat.

Six mois après le lancement de la radio, une prime de 100.000 fg a commencé à être perçue par les dix retenus, mais la manière dont cette prime est payée  laisse à désirer.

« Quelques mois après, notre directrice nous a annoncé que dorénavant chacun de nous va percevoir une prime de 100.000 fg par mois. Cette prime n’est pas régulièrement payée. On peut faire 3 mois sans la recevoir. Parfois certains reçoivent et d’autres ne reçoivent pas. On nous dit qu’il n’y a pas d’argent parce qu’il n’y a pas assez d’avis et communiqués alors que nous avons d’importants partenaires publicitaires », fustige un autre travailleur de la radio rurale de Fria.

En plus des dix retenus à l’issue d’un test, ceux qui avaient échoué y sont restés en tant que stagiaires. D’autres apprenants sont venus s’ajouter à eux. Ces stagiaires dénoncent l’injustice et la marginalisation dont ils sont victimes.

« Il  y avait 17 candidats, 10 ont été retenus, le formateur a dit aux autres de rester pour apprendre s’ils le veulent. Certains n’ont pas voulu rester mais nous nous sommes restés. D’autres personnes sont venues nous trouver ici, ils n’ont pas suivi la formation, ils n’ont pas fait le test. Certains parmi les dix retenus ont fait le test d’intégration à l’éducation, il y a eu 3 admis. Au lieu de nous prendre pour les remplacer, ce sont les autres qui sont venus dernièrement qu’ils ont pris. Nous travaillons même plus que ceux-ci mais eux au moins des fois on leur donne 100.000 fg. Mais moi par exemple, ça va bientôt faire 2 ans que je suis là, je n’ai jamais eu 25 fg », dénonce un autre.

Le découragement se lit sur les visages de ces jeunes qui, jusque-là, travaillent pour sauver cette radio.

 A en croire ces travailleurs, le travail est au ralenti ces derniers temps, chacun d’entre eux cherchant à se débrouiller autrement pour subvenir aux besoins de sa famille.

 La Directrice de la station, elle, affirme avoir mené les démarches qu’il faut, notamment le dépôt de la liste des journalistes retenus. Selon Hadja Aissata Camara, c’est une préoccupation de la Direction générale qui ne cesse d’en parler lors des revues annuelles, mais le dernier mot reviendrait aux ministères de la Communication et de la Fonction publique.

 C’est le lieu pour la Direction générale de la radio Rurale de Guinée, le ministère de la Communication et le ministère de la Fonction publique, de se pencher sur le sort de ces journalistes afin de régler de façon définitive leur situation pour éviter un éventuel arrêt des émissions très prisées par le monde rural.

Nous y reviendrons.

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