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Récidive des délits par des malfrats : La gendarmerie met la justice à l’index

Il n’est jamais assez aberrant que d’écrire que les geôles guinéennes sont parmi les plus poreuses de la sous-région. Outre les évasions massives qu’on enregistre dans ces milieux tant à Conakry qu’en provinces, il y a un autre phénomène qui prend des proportions inquiétantes : c’est la libération des détenus sans qu’ils n’aient épuisé leurs peines.

Le dernier cas le plus illustratif est celui du présumé cerveau du kidnapping de l’octogénaire opérateur économique enlevé le 5 décembre 2017 et tué plus tard par ses ravisseurs. Elhadj Mamadou Diallo, puisqu’il s’agit de lui, était en détention à la prison civile de Télimélé d’où il est sorti avant de kidnapper l’homme d’affaires à Hamdallaye, une semaine après, malgré que la famille de ce dernier ait versé la rançon que le gang avait demandée, rapporte l’officier de communication de la Gendarmerie nationale.

Selon le colonel Mamadou Alpha Barry, c’est dans les 100.000 dollars que le réciviste a reçus des mains de la famille d’Elhadj Doura qu’il a payé une partie de sa caution. Une déflagration qui emmène l’opinion publique à s’interroger sur le comment les prévenus et autres détenus font-ils pour se retrouver toujours dehors et continuer à perpétrer plus de crimes.

Reconstitution des faits sur le meurtre d’Elhadj Doura

Chez nos confrères de la radio Espace FM ce mercredi 16 mai, l’officier Barry a indiqué qu’il reste la conclusion du Haut commandement de la gendarmerie qui doit donner la quintessence de cet enlèvement.

« On a débuté cette reconstitution des faits. Et puisque c’est un fait nouveau pour les services de sécurité, ça va nous permettre, avec les films qui sont en train d’être mis en place, de les revoir et connaitre réellement ce qui se passe. Parce que l’objectif de ces ravisseurs, ce n’était pas Elhadj Doura. Ils avaient déjà indexé quatre autres bonhommes qu’ils devaient kidnapper. Et c’est dans cette optique-là qu’Elhadj Mamadou Diallo, (le présumé cerveau du kidnapping, Ndlr) est venu pour leur dire : ‘‘halte, j’ai déjà un gâteau dans la main. Il s’agit d’Elhadj Doura. Je le connais très bien. J’ai habité avec lui. Je mangeais chez lui. Donc, je connais tous ses mouvements’’», explique le colonel Mamadou Alpha Barry.

Donc, c’est dire encore une fois de plus que toutes ces personnes nanties en République de Guinée, quand on a aujourd’hui au-delà de 100 millions de Francs guinéens, les Guinéens pensent que c’est un richissime homme d’affaires. Alors que tel n’est pas le cas. Donc, il faut que ces personnalités-là acceptent d’être accompagnées par un policier ou un gendarme.

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Après l’exhumation du corps du vieil opérateur économique enlevé le 5 décembre 2017, et tué plus tard par ses ravisseurs, a rejoint sa dernière demeure ce dimanche 13 mai dernier à Bindy, dans la préfecture de Dalaba. Face à cette montée de l’insécurité, l’invité des Grandes Gueules propose que les personnes nanties se fassent garder par des policiers ou des gendarmes. Sauf que le mal peut provenir de ces gardes-là même. Aussi, le guinéen n’est pas suffisamment riche pour se faire garder, surtout en ce temps où on parle d’un nombre insuffisant de policiers à travers le pays.

Comment les détenus se retrouvent-ils dehors ?

Interpellé sur la question de libération des détenus sans avoir épuisé leurs peines, le colonel Barry a renvoyé ses intervieweurs à se rabattre sur la justice pour en savoir davantage.

« Nous, nous sommes des auxiliaires de la Justice. La Justice représente les patrons des officiers de police judiciaire. Nous, nous sommes des officiers de police judiciaire. On fait la première étape de l’enquête : la recherche, l’interpellation, l’audition, le procès-verbal et on dépose devant le magistrat. Quand on dépose le malfrat devant le magistrat, tu tapes le garde-à-vous et tu fais demi-tour. Et le reste, ce n’est pas ton problème », enseigne-t-il.

A en croire le colonel Barry, la relaxe des prisonniers tourne autour de l’argent. «Ces malfrats que vous voyez, ce sont des gens qui tapent des opérations et qui se font beaucoup d’argent. Donc, ce sont des personnes qui sont chéries comme une femme. Quand ils se retrouvent à la prison centrale, il y a des avocats qui viennent pour les défendre. C’est à partir de là qu’on découvre le magot qu’ils ont. Et quand une personne qui se retrouve en prison te dit toi, dehors, qui n’as pas de transport pour quitter Kaloum et venir en haute banlieue, qu’il a plus de 500 millions enfouis sous un arbre à Yimabaya. Il te dit : ‘‘Aide-moi à sortir, pour que (…)’’. Le problème, c’est quoi ? C’est que certaines personnes ne cherchent même pas à savoir qu’est-ce qui a emmené cette personne-là ici », se dédouane le chargé de la Communication du Haut Commandement de la Gendarmerie Nationale.

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