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Recrutements «fantaisistes» : le syndicat menace, le ministère se défend

Le débat a été houleux ce mercredi 11 avril entre les organisations syndicales, patronales et des cadres impliqués dans le processus de recensement et d’identification biométrique additionnelle, a-t-on constaté au ministère de la Fonction Publique, de la Réforme de l’Etat et de la Modernisation de l’Administration.

En présence du Secrétaire général du département en charge de la Fonction Publique, Eugène Filikou Yomalo, le Secrétaire général du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SECG), Aboubacar Soumah a dénoncé le manque de niveau des enseignants récemment recrutés.

«Nous avons constaté un recrutement fantaisiste  dans la fonction publique pendant que nous étions  en grève sans aucune base légale. Ces nouvelles recrues affectées à l’Education ne sont ni des sortants de l’Institut Supérieur des Sciences de l’Education de Guinée (ISSECG), moins encore de l’Ecole Nationale des Instituteurs (ENI). Pire, ces nouveaux fonctionnaires n’ont  aucun niveau.  Certains parmi eux sont incapables d’écrire leurs propres noms. Nous sommes contre ce recrutement, nous attendons le moment venu pour réagir», a menacé Aboubacar Soumah

Tout en renchérissant, Mariame Sylla de la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée (CNTG), ajoute : «nous sommes conscients qu’il y a des enseignants dans nos écoles qui n’ont pas de niveau. Nous demandons à l’Etat  de former cette catégorie d’enseignants. Les chefs d’établissement n’ont aucun moyen pour former ces enseignants. J’ai reçu cinq enseignants qui ne peuvent même pas faire la statistique des élèves d’une salle classe alors qu’ils sont payés.»

Pour sa part, le Directeur des Ressources Humaines du ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation a souligné qu’à côté des enseignants ayant de faibles niveaux, qu’il y a les enseignants « non-formables ». «Il faut les que les autorités trouvent les moyens de réorientation de ce personnel dans d’autres fonctions que l’Education», a-t-il plaidé.

L’Education n’est pas le seul département, ils sont au total 2 047 nouveaux fonctionnaires mis à la disposition du ministère de la Sécurité et de la Protection Civile qui attendent leur affectation, a renchéri le DRH du département  de l’Education nationale.

Pour sa part, Eugène Yomalo a reconnu que le recrutement à la fonction publique doit se faire par voie de concours avant de revenir sur ce cas particulier.

«En ce qui concerne le cas particulier des fonctionnaires recrutés et ventilés dans les cinq départements, c’est une situation que le gouvernement a essayé de régulariser. Il s’agit des jeunes gens qui avaient des arrêtés des différents ministres qui se sont succédé à la tête du ministère de la Fonction Publique de 2005 à 2010. Ils se sont constitués en collectif, ils montaient et descendaient partout, le gouvernement a finalement décidé de régulariser leur situation. Des commissions ont travaillé sur leurs diplômes et un certain nombre a été retenu sur la base d’un protocole d’accord qui a été signé entre les différents partenaires. Ils sont au nombre de 5 565 (…)», a-t-il expliqué.

Parlant du faible niveau des enseignants, M. Yomalo a rappelé que cela a toujours existé en Guinée. «Par le passé, nous avons identifié des enseignants qui avaient des niveaux très faibles. A l’époque on disait ‘’tiers faible’’ et ils existent jusqu’à présent», a-t-il fait savoir.

Quant au Conseiller du président République chargé de l’Enseignement supérieur,  le sociologue Dr. Amadou Bano Barry, il  a fait comprendre qu’il est prouvé que le niveau de performance d’un élève est en lien direct avec celui de son enseignant.

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