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Revue de presse: affaire Bolloré, ennuis judiciaires de Mohamed Touré, fils de Sékou Touré…

Comme on pouvait s’y attendre, l’affaire Bolloré et l’action judiciaire engagée contre Mohamed Touré, le fils de l’ancien président feu Sékou Touré, ont fait la Une de l’actualité durant cette semaine qui s’achève dans les journaux de la place.

 L’hebdomadaire satirique « Le Lynx » parle d’une « forte odeur de corruption autour du port autonome de Cona-cris » avec  son titre à la grande une : « Alpha dans de Beaulloré draps ».

 « On ne sait pas trop ce que la curiosité et la perspicacité de la justice vont produire. Mais, les Guinéens, eux sont convaincus qu’en matière de financements électoraux, Vincent Bolloré est de nature à ne pas perdre son latin en Guinée. Le même Alpha peut ne pas grimper haut pour se rappeler que Bolloré n’avait pas hésité longtemps avant de mettre la merdre à la poche de la façon remarquable lors de la présidentielle de 1993. En 2010, le hasard des affaires a fait que notre Bolloré national avait bêtement besoin du port autonome de Cona-cris puisque les Sénégalaids venaient de le chasser du port compliqué de Dakar au profit de Dubai port Authority. Il fallait donc Conakry comme point de chute pour le sieur Bolloré, ne serait-ce que pour stocker quelques machines périssables, en attendant les jours meilleurs », relate notre confrère qui revient largement sur tout le processus d’installation de Bolloré en Guinée, du temps du président Conté la période transitoire jusqu’à régime Alpha Condé qui a finalement cédé le port de Conakry à l’homme d’affaires français.

 « Le Lynx » conclu qu’au « lendemain de son élection catholique, Alpha grimpe-t-il au port de Cona-cris à deux reprises. Pour prendre la décision de vider Necotrans pour cause de pauvreté due au manque évident de résultat. Il réquisitionne tout par la force du décret et Necotrans n’a que ses yeux pour pleurer. Le reste est connu. Sauf, évidemment la suite que les Juges de Nanterre donneront à l’affaire de corruption, de faux et usage de faux qu’ils sont en train d’élucider là-bas en France. En attendant, Alpha Condé se trouve dans le Beaulloré draps. Parce qu’au moins tout le monde a compris le mode opératoire qui est le sien ».

 Pour l’hebdomadaire « Le Démocrate », la Guinée est sur la défensive. « Le Démocrate » fait cas de la version des faits de la commission d’enquête guinéenne. Selon le président de ladite commission Mohamed Lamine Fofana, actuel ministre à la présidence chargé des relations avec les institutions républicaines, relate le journal, l’affaire Getma international ne date pas d’aujourd’hui. Octroyé à cette société en 2008, par le régime de Lansana Conté, le terminal à container n’a pas connu de développement, juge-t-il.

 Raison pour laquelle, poursuit le président de la commission, l’Etat guinéen, après examen des défaillances constatées et entérinées lors de la soumission de Getma international, a décidé purement et simplement, de lui retirer au profit de Bolloré. Qui aurait, selon lui, formulé les meilleurs offres.

 Parlant d’une probable implication d’Alpha Condé, le ministre conseiller à la présidence a affirmé qu’ « à aucun moment, Alpha Condé n’est mêlé ni de près ni de loin du processus d’attribution du port container à Bolloré » ajoutant de passage que « Bolloré n’a aucune concession sur le port de Conakry mais une parcelle.

 « La classe politique joue la prudence », estime de son côté « L’Indépendant ». Dans ses colonnes, notre confrère mentionne que l’opposition guinéenne qui est prompte à jouer les profondeurs anti-corruption, en pareils cas, fait preuve de prudence dans ce dossier. De peur certainement, poursuit le journal, de se frotter à M. Bolloré et de s’y piquer. Quand on sait que l’industriel Breton a la réputation de ne pas faire dans la demi-mesure, dans tout ce qu’il entreprend.

 « Le Standard » évoque la position du parti au pouvoir qui, décrit-il, crie à la diffamation pour parler de l’intervention d’un ancien ministre d’Alpha Condé, lors de l’assemblée générale du RPG Arc en ciel tenue le 28 avril 2018 à Conakry.

 L’ancien ministre de feu Lansana Conté, Alpha Ibrahima Kéira, s’exprimant au nom du parti a fait part de son indignation face à ce qui s’apparente à ses yeux à de la « diffamation ».  Dans cette affaire, il a été dit que le président aurait donné le port autonome de Conakry à un de ses amis en contrepartie du financement de sa campagne. Le RPG et ses alliés sont frustrés, choqués par cette accusation fortuite et diffamatoire de la part de certaines personnalités françaises et institutions, qui porte atteinte à l’honneur de notre parti et de son champion le Pr Alpha Condé », a réagi l’ancien ministre de feu Lansana Conté. Et d’ajouter : « Dire que quelqu’un est venu de l’hexagone pour financer la campagne de notre champion afin qu’il ait le pouvoir en Guinée, peut-être qu’il l’a aidé à être maire en France, mais pas en Guinée. Si nous avons un compte à rendre, c’est au peuple de Guinée que nous devons le faire. Depuis 1958, la Guinée n’a de compte à rendre à aucune institution étrangère et à aucun pays étranger », a-t-il martelé.

 « L’ «ami» Bolloré inquiété par la Justice française de l’après-Hollande : Panique à Conakry », écrit pour sa part « Le Populaire ». Pour notre confrère, « s’il y a un qui est plus gêné que tous par la mise en examen de Vincent Bolloré, c’est bien le régime guinéen dont la complicité est indexée dans l’octroi de la gestion du port de Conakry en 2011 ».

 A cet effet, « Le Populaire »  mentionne les contradictions dans les propos de certaines personnalités guinéennes : « Interrogé par des medias étrangers, le ministre porte-parole, Albert Damantang Camara déclare que «la concession portuaire de Conakry a été accordée dans le strict respect des lois en vigueur». «La Guinée n’est pas concernée par ces allégations qui n’ont aucun sens», ajoute-t-on dans l’entourage du chef de l’Etat. Par contre, le ministre de la Justice, Me Cheick Sako affirme que la Guinée va coopérer à l’enquête visant l’homme d’affaires proche d’Alpha Condé.  De son côté, le président du groupe parlementaire Libéral démocrate, Dr Fodé Oussou Fofana, annonce que l’opposition va exiger l’ouverture très prochaine d’une enquête parlementaire sur l’ensemble des marchés publics attribués depuis l’arrivée au pouvoir du président Alpha Condé en décembre 2010.

 L’autre affaire abordée par « Le Populaire », c’est l’action judicaire engagée aux Etats-Unis contre Mohamed Touré, le fils de l’ancien président feu Sékou Touré qui, selon le journal, risque 20 ans de prison.

 « La chaîne américaine CNN a révélé jeudi 26 avril 2018 l’inculpation de Mohamed Touré, fils du président Sékou Touré et son épouse dans une affaire de travaux forcés après qu’une jeune fille qu’ils avaient asservie depuis plus de 16 ans ait réussi à échapper à son domicile à South Lake avec l’aide de ses voisins. Selon la Justice, les mis en cause auraient forcé Djena Jalo qu’ils ont fait venir de la Guinée en 2000 alors qu’elle avait 5 ans, pour faire le ménage et prendre soin de leurs enfants, la soumettant à des abus physiques et émotionnels. Non scolarisée et en situation irrégulière,

Djena Jalo attend justice », relate le journal.

Sur le même sujet, « L’Indépendant » conclu : « Avec l’épouvantail de la justice qui plane au-dessus de sa tête, le Secrétaire général du PDG-RDA, doit avoir du mouron à se faire. Car son avenir politique est désormais en pointillé. Et ça serait dommage pour cet homme qui n’a que 57 ans de se retrouver derrière les barreaux, pendant au moins deux décennies

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