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Revue de presse: Hausse du prix du carburant et réactions du mouvement social

La dominante de l’actualité nationale c’est bien la crise sociale qui découle de la hausse du prix du litre du carburant à la pompe et l’annonce faite par l’opposition de redescendre dans la rue. Une actualité diversement commentée par les journaux guinéens.

Abordant le bras de fer entre les syndicats et le gouvernement suite à la hausse du prix du carburant à la pompe, le journal satirique « Le Lynx » parle des conséquences de l’incompétence. Notre confrère rappelle qu’il y a longtemps que N’Dourou Diallo de la CNTG et Louis M’Bemba, « la tête brûlée » de l’USTG  n’avaient pas employé des maux aussi durs contre l’Alpha-gouvernance. « Le second est allé jusqu’à taxer le gou-bernement de têtu, tandis que le premier a rappelé le Président Grimpeur au bout du fil que force reste à la base, à qui revient la décision d’aller en grève ou non »

Cependant, « Le Lynx » mentionne que les leaders de l’inter-centrale ont sacrifié leur crédibilité depuis qu’ils ont décidé de faire ami-ami avec le pouvoir. Le 20 février 2017, rappelle le journal, pendant qu’une grève des enseignants appuyée par des organisations de la société civile avait secoué Cona-cris jusqu’aux porte de Sékourhoureya, le trio N’Dourou Diallo, Louis M’Bemba Sous-mas et Yala Sy Savané du SLECG s’étaient retrouvés avec le gouvernement pour signer un accord sans l’accord de la base. Sur fond de forts soupçons de corruption. Un an auparavant, le 19 février 2016, ils s’étaient prêté au même jeu. Après une semaine de paralysie, ils avaient suspendu la grève sans l’accord de la base et surtout sans la satisfaction du principal point de revendication relatif à la baisse du prix du litre de carburant, rappelle « Le Lynx ».

Selon le journal satirique, sur ce point, les syndicats s’étaient contenté de la garantie selon laquelle le même si « le prix du baril revenait à la hausse, le prix du litre à la pompe en Guinée continuera à être maintenu à 8 000 FG jusqu’en décembre 2016. L’accord préconisant ainsi qu’en revanche si la baisse continue, « le gouvernement et les syndicats conviendront du prix du baril à appliquer à la pompe après les 6ème et 7ème revue avec le Fonds monétaire international ».

« Plus de deux ans après, le syndicat déclenche une grève non pas à cause de la huasse mais parce qu’il n’a pas été associé à la prise de décision de l’augmentation du prix du car-brûlant », souligne « Le Lynx ». Et de s’interroger : « Pourquoi tient-il tant à cela ? »

Pour le journal, l’issue de la grève et le contenu du futur accord qui la sanctionnera nous édifieront sûrement. En attendant, indique-t-il, faut-il pointer du doigt la cacophonie qui mine le mouvement. Faisant ainsi allusion à la décision de la FESABAG et du SLECG version Aboubacar Soumah de se désolidariser du mouvement de grève déclenchée par l’inter-centrale syndicale.

« Gouvernement-syndicat : la fin de l’idylle ? », titre « La Lance ». Le journal se demande si la hausse du prix du carburant à la pompe depuis le 1er juillet sera-t-il à la base du divorce entre l’inter-centrale syndicale CNTG-USTG et le gouvernement. « Oui, pourrait-on répondre à en juger par la rage de Mamadou Mansaré, deuxième secrétaire général adjoint de la CNTG », explique « La Lance » qui fait référence  aux propos virulents tenus par ce dernier lors d’une conférence de presse après l’échec des négociations entre le pouvoir et le syndicat.

« Le ton monte dans la salle. Mamadou Mansaré enchaîne les invectives, au point de révéler presque son bulletin de santé. « Aujourd’hui, je suis un exilé, qu’on ne me révolte pas ! J’aime mon pays, je veux y vivre, ce sont eux les criminels ! Ce sont eux ! Eux ! Ces voleurs à col blanc, ce sont eux qui sont en train de tuer le peuple de Guinée, martèle-t-il, le doigt pointé dans le vide. Des applaudissements fusent dans la salle remplie, outre des journalistes, des travailleurs parmi lesquels les membres du bureau de l’inter-centrale syndicale. Et l’hymne du syndicat résonne en signe d’adhésion aux propos virulents de Mansaré, mais également pour calmer ses nerfs », décrit « La Lance ».

Sur le même, « Le Standard » s’interroge : « Le gouvernement Kassory est-il vraiment proche du peuple ? ». Notre confrère fait ainsi allusion de son côté à la promesse faite par le Président de la République le 8 mars dernier de mettre en place un gouvernement proche du peuple.

Pour « Le Standard », en prenant unilatéralement la décision impopulaire d’augmenter le prix du carburant à la pompe, le gouvernement Kassory semble avoir plongé à nouveau les pauvres populations dans le désespoir »

Dans un autre article, le journal parle de la première grande crise de l’ère Kassory Fofana. « Ordinairement les équipes gouvernementales mises en place en Guinée bénéficient d’une période de grâce, autrement dit, d’une trêve susceptible de leur permettre de pouvoir mettre sur les rails leurs reformes. Ce pourrait difficilement être le cas pour l’équipe dirigée par le Premier ministre, chef du gouvernement, Ibrahima Kassory Fofana, qui s’y est visiblement mal pris pour renégocier un virage particulièrement dangereux, celui induisant une question qui a toujours fâché, liée en l’occurrence à une nouvelle hausse du prix du litre de carburant à la pompe », estime « Le Standard ».

Autre sujet abordé par le même journal, c’est le nouvel ultimatum donné au gouvernement par l’opposition qui menace de reprendre la rue en cas de non-respect des points de l’accord politique inter-guinéen du 12 octobre 2016.

« Le Standard » annonce que l’opposition républicaine, au cours d‘une rencontre tenue le 6 juillet dernier à Conakry, a dénoncé le retard accusé dans l’exécution des points de l’accord politique inter-guinéen du 12 octobre 2016, et l’augmentation du prix du carburant en Guinée. Cellou Dalein et ses camarades donnent un délai d’une semaine au gouvernement avant de reprendre leurs séries de manifestations.

Parlant de la hausse du prix du carburant à la pompe, « L’Indépendant » estime que « ça risque d’exploser à la figure du gouvernement ». Notre confrère cite à cet effet, la cristallisation des mécontentements des citoyens et la dénonciation faite par les politiques et la société civile qui qualifient cette hausse « d’unilatérale ».

Plus loin, le journal souligne que l’argument brandi par le gouvernement, relatif aux pertes accusées sur la TSPP (Taxe sur les produits pétroliers) qui s’élèveraient à près de mille milliards de francs guinéens ne tient pas la route. « Et les citoyens sont unanimes à penser qu’il revient plutôt à l’Etat de réduire son train de vie, en serrant la vis dans tous les ministères et autres régis financières, afin d’utiliser nos ressources de manière judicieuse. Au lieu de faire payer aux populations pour ses erreurs qu’il a commises, dans la gestion des deniers publics », estime « L’Indépendant ».

« Austérité et crises activent la grogne sociale : le tandem Alpha-Kassory à rude épreuve», c’est le titre du journal « Le Populaire ».

L’austérité sélective est de retour, annonce ainsi le journal. Notre confrère constate que depuis la nomination de Kassory Fofana à la Primature, les devises étrangères sont en constante hausse. S’ajoute l’augmentation du prix du carburant à la pompe. Les denrées de première nécessité suivent, tout naturellement, cette flambée. Le panier de la ménagère, lui, trinque. Autant dire que le fameux tandem Alpha-Kassory est loin de faire l’effet escompté. Analyse, estime-il.

« Le Populaire » poursuit en ajoutant : « Il s’annonce plutôt sous de mauvais auspices: multiplication de crises sociopolitiques et de catastrophes, de ponts qui s’écroulent, de routes qui se dégradent à un rythme effréné, de crashs d’avion, d’accidents mortels, d’incendies graves, etc. ».

« Comment pourrait-il ne pas échouer, ce tandem, constitué de deux démiurges, dépensiers comme des paniers percés, que le ciel a réunis au sommet de l’État? », s’interroge-t-il.

Et de poursuivre : « Alpha Condé vit entre deux avions, au frais du contribuable guinéen, depuis qu’il a été «soi-disant élu». La Présidence mange plus de 1,3 milliards de francs guinéens par jour, pendant que l’écrasante majorité des fonctionnaires et de la population croulent sous le poids de la misère. Les mines sont bradées, au bénéfice de… Le pays est déchiré par des engins lourds au profit d’investisseurs étrangers loufoques et d’une maigre poignée d’individus, forts de leur position dominante. Le président, «qui n’est au courant de rien», n’a pas été encore capable d’appliquer ne serait-ce que sa première mesure en tant que chef de l’Exécutif: la gratuité de la césarienne ».

Rappelant les promesses non tenues du Président et les différences crises qui s’en suivies, « Le Populaire » conclu : « Mais tout cela aurait pu être contenu autour de la table du dialogue et de la concertation si et seulement si l’ancien hôte de Pinet et pensionnaire de la Maison centrale de Coronthie installé au palais présidentiel de Sèkhoutouteya dans des conditions dignes d’un Far west se prononçait publiquement sur son devoir d’élu assermenté de respecter et de faire respecter la loi suprême qu’est l’inviolabilité de la Constitution qui lui garantit ses deux mandats qui prennent fin en 2020. Ce serait-là un acte historique qui mettrait fin aux graves soupçons de velléités de troisième mandat qui active le feu de la marmite sociale déjà en ébullition…»

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