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Santé : tenue à Conakry d’un atelier de validation du Plan d’action national multisectoriel de lutte contre la RAM  

La résistance aux antimicrobiens (RAM) constitue un problème mondial de santé publique reconnu par les Nations-Unies. Une reconnaissance qui s’est matérialisée à travers la création de l’Alliance tripartie OMS/FAO/OIE, qui a élaboré de nouveaux outils techniques pour appuyer les Etats membres dans l’élaboration de plans d’action nationaux pour lutter contre la RAM.

C’est dans ce cadre que s’est tenu, ce lundi 30 novembre, à Conakry, l’atelier de validation politique du Plan d’action national multisectoriel de lutte contre la résistance aux antimicrobiens et des textes réglementaires de la gouvernance en Guinée. C’était en présence des membres du gouvernement entourés des partenaires au développement ainsi que des cadres venus des ministères de la Santé, de l’Agriculture, de l’Elevage, des Pêches et de l’Environnement.

Dans son allocution de circonstance, Mme Annick Jeantin-Quentin, Responsable pôle Afrique du nord – Golfe de Guinée – Afrique de l’est (AGA) chez Expertise France a fait noter que la résistance aux antimicrobiens est à ce jour un phénomène naturel qui est devenu un véritable sujet de santé publique.

C’est pourquoi elle a salué l’idée qui a prévalu à l’organisation de cet atelier, avant de réitérer l’engagement d’Expertise France à œuvrer ce jour et dans le futur aux côtés de la Guinée pour défendre et soutenir un système de système de santé pérenne qui inclut l’amélioration de l’accès aux soins de qualité des populations.

Dans le même sillage, M. Xavier Henaut, Attaché de Coopération Etat de droit/Démocratique/Société civile, représentant l’ambassadeur de France à la cérémonie, a dit que l’utilisation inadaptée des antibiotiques a dangereusement accéléré le phénomène de résistance, à telle enseigne que celui-ci constitue aujourd’hui l’une des menaces les plus graves pesant sur le monde de la santé humaine, animale et environnementale.

« Si aucune mesure n’est prise à l’échelle de la planète pour lutter contre l’antibio-résistance,  l’on estime qu’à partir 2050, elle deviendra la première cause mondiale de mortalité. Cette estimation donne la mesure de la gravité du problème, des enjeux qu’il représente et de la responsabilité collective qui nous incombe et nous engage », a-t-il évalué.

Pour sa part, le Représentant de l’OMS EN Guinée a indiqué que la problématique de la résistance aux antimicrobiens prend un relief tout particulier dans le contexte actuel marqué par la pandémie du Coronavirus et dans le cadre global de l’accès à la couverture santé universelle.

« En effet, si nous nous devons rebâtir un monde meilleur, la santé devra être mise au cœur de l’agenda de développement dans tous les pays. Et la résistance antimicrobienne est l’un des piliers de la sécurité sanitaire que nous comptons, au sein du Système des Nations-Unies avec la FAO et toutes les autres agences, placer au centre du prochain cadre d’assistance du Système des Nations-Unies au gouvernement de la Guinée comme une problématique prioritaire au cœur de l’agenda ‘‘Rebâtir mieux en plaçant la santé au centre’’ », a affiché Pr Georges Alfred Ki-Zerbo.

« Il s’agira de mettre en place l’instance nationale de coordination dans l’optique du concept ‘‘Une seule santé’’, de mobiliser des ressources domestiques pour compléter les appuis extérieurs dans un sens d’appropriation par la partie nationale et de pérennisation. La récente ratification par la Guinée du traité de l’Agence africaine de médicaments est à cet égard une opportunité à saisir dans le cadre global de la gestion de la problématique des antimicrobiens et de la lutte contre les médicaments faux, falsifiés sous dosés », a-t-il poursuivi.

De l’avis du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, cet atelier marque l’aboutissement de la conjugaison de nombreux efforts fournis par les différents départements ministériels et les partenaires.

Rappelant l’objectif principal de la présente assise, le médecin-colonel Rémy Lamah dira que celui-ci vise à montrer la volonté politique au plus haut niveau de la Guinée par la signature du préambule du Plan national de lutte contre la RAM, sous la haute présidence du Premier ministre, chef du gouvernement.

Représentant le Premier ministre, le ministre d’Etat, ministre de l’Environnement, des Eaux et Forêts fera remarquer que la cérémonie de ce lundi revêt une importance particulière, en ce sens qu’elle aborde une thématique assez préoccupante dans le cadre de l’anticipation par le gouvernement de la recherche de solutions aux problèmes véritables par une action concertée de toutes les parties prenantes.

Poursuivant, Oyé Guilavogui a dit que les enjeux mondiaux de préservation des populations humaines, animales et de l’écosystème dans son ensemble interpellent l’opinion internationale et l’attention des dirigeants des pays exposés à ces risques de nouvelle nature à adopter un nouveau paradigme dans la réponse aux maladies dévastatrices.

« L’objectif de la présente validation politique du Plan stratégique national multisectoriel de lutte contre la résistance antimicrobienne en Guinée est, si besoin en est encore, de préciser de montrer au plus niveau de l’Etat l’engagement auprès de la communauté internationale quant à la défense et la protection de la santé de nos populations », a-t-il expliqué.

La cérémonie d’ouverture s’est soldée par la signature solennelle du préambule. Toute chose qui, aux yeux du ministre d’Etat, est la concrétisation de la volonté politique des gouvernants.

« Il faut en convenir avec moi que le fait de se doter d’un Plan stratégique de lutte contre un tel fléau est un grand succès qui ne saurait être garanti en l’absence d’une mise en exécution correcte du plan. Ainsi, puis-je compter sur votre traditionnelle participation que je sais active et engagée avant de contribuer efficacement, tout au long de la mise en œuvre de ce programme ambitieux, à la qualité des résultats attendus. Plus spécifiquement, il s’agira de faciliter la collaboration participative multisectorielle pour assurer l’appropriation dudit plan par toutes les parties prenantes du Plan d’action national multisectoriel de lutte contre la résistance », en a-t-il appelé.

Faut-il le rappeler, depuis plusieurs années, la France, à travers son opérateur d’assistance technique Expertise France, accompagne l’Etat guinéen dans le renforcement de son système de santé. En matière de lutte contre les crises sanitaires, l’action de la France se décline en trois volets : détecter, préparer et riposter.

Le présent projet-pilote représente l’engagement financier du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et du ministère et de la Solidarité et de la Santé d’un montant de 4 milliards et demi de francs guinéens. Selon le partenaire français, l’objectif de cet appui n’est pas seulement de faire face à la crise : il vise aussi à améliorer l’efficience globale du système de santé, de l’inscrire dans une dynamique profitable à l’ensemble de la population guinéenne.

Ceci dit, la validation politique du Plan national d’action une appropriation totale par les autorités guinéennes devrait permettre la pérennisation des résultats du travail accompli jusqu’ici. Et, constitue une étape importante qu’il convient de saluer. Même si la mise en œuvre ne sera pas chose facile, avec de nombreux qui devraient être surmontés pour en garantir la réussite. Notamment l’indispensable mobilisation des ressources financières, la formation et le recrutement en PCI et infectiologie, l’installation et l’équipement de laboratoires performants, l’institutionnalisation de la RAM, mais aussi l’importante question de la coordination.

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