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Thiaguel Bori-Lélouma : le parc à bétail dans un état inquiétant

Principal poumon économique de cette commune rurale située à près de 80 kilomètres du centre-ville de Lélouma,  le parc à bétail de Thiaguel Bori se trouve aujourd’hui dans un état de délabrement très avancé. La clôture grillagée a disparu.

Dans le hangar principal, les gros et petits ruminants sont entassés çà et là. L’espace n’arrive plus à contenir tous les animaux. Certains vendeurs de chèvres et de moutons sont obligés d’effectuer leurs transactions hors du parc, à ciel ouvert malgré cette saison des grandes pluies.

L’état du bâtiment servant de bureau laisse à désirer. Trempé par les eaux qui suintent, le plafond a finalement cédé. Le toit qui s’affaisse de plus en plus suinte et les murs trempés dégagent des odeurs nauséabondes.

Tel est le décor que présente aujourd’hui l’un des parcs à bétail le plus fourni et l’un des plus importants de la Moyenne Guinée.

Face à cette situation, le responsable dudit parc tire la sonnette d’alarme et interpelle les autorités pour une restauration de ce « bijou » qui est la principale source de revenus de la localité.

« Je commencerai par dire tout d’abord que le parc à bétail, c’est le poumon économique de Thiaguel Bori. La commune tire l’essentiel de ses recettes ici. Mais le parc à bétail est actuellement dans un état de délabrement avancé. Il faut le reconnaître. Les installations sont vétustes. Tout est en décrépitude. La clôture n’y est pas. Le bâtiment principal qui abrite le bureau et la salle de réception sont dans un état de décrépitude avancé. Ça coule à l’intérieur. Le plafond n’existe plus. En plus, le hangar principal est aussi dans un état délabré. Le hangar devant abriter les petits ruminants n’est pas achevé. (…) . Les chèvres et les moutons sont attachés sur des clous à ciel ouvert. Aujourd’hui, il faut nécessairement  que ce hangar soit refait », interpelle Mohamed Diakité, le chef de poste d’élevage.

Ainsi, au regard de cette réalité qui crève les yeux, le maire de la commune rurale de Thiaguel Bori Mouctar Sintou Bah se dit conscient de la situation : « Le parc à bétail de Thiaguel Bori est l’un des plus importants de la région de Labé. Mais aujourd’hui, à voir ce lieu, on dirait que c’est un endroit abandonné depuis des lustres. Parce que tout est à refaire. Que ça soit le bâtiment, la cour ou le hangar. Le bâtiment principal était mal construit. C’est pourquoi, la commune est en train de prendre toutes les dispositions pour entretenir le parc. Nous avons  envoyé les piquets pour la clôture. Les grillages sont déjà payés. Nous avons même fait une fosse septique pour les toilettes. Vous avez certainement pu faire le constat. Le bâtiment principal aussi n’est pas du tout entretenu. Il faut se dire la vérité. A Thiaguel Bori ici, tout est à refaire. Nous sommes vraiment préoccupés mais comme vous le savez, nous n’avons pas assez de moyens. On utilise nos recettes locales. Il y a un programme pour restaurer le parc à bétail« , explique le maire.

Revenant sur les taxes en vigueur que la commune perçoit à partir du parc à bétail, Mohamed Diakité précise : « la commune perçoit trois taxes. La taxe d’abattage, la taxe de stationnement et la taxe de transfert. L’érection de cette dernière est très récente. Donc nous avons couplé la taxe de transfert et celle sanitaire à 5 00O GNF dont 3000 GNF pour la commune. Au niveau du stationnement, la taxe est passée de 3 000 GNF à 5 000 GNF. Pour ce qui est de l’abattage, tout animal abattu, la taxe correspond à la valeur d’un kilogramme de viande, c’est-à-dire 30 000FG.
Néanmoins, Mohamed Diakité note une faible affluence et une cherté des animaux. Mais aussi et surtout de la rareté du cheptel  au niveau du parc depuis plusieurs semaines
 ».

« Il n’y a pas assez d’affluence et ce depuis plusieurs semaines. Chaque année, c’est une période où il y a une baisse de l’affluence. Les animaux ne viennent pas suffisamment. Aussi, il y a le coût élevé des animaux. Nous sommes parvenus à un constat : les animaux coûtent excessivement chers. Depuis près de neuf semaines, les marchands de bétail de Conakry ne viennent pas ici.  Il y a non seulement la cherté, mais il y a aussi la rareté. Parce-que quelqu’un qui se déplace de Conakry pour Thiaguel Bori qui a besoin d’une quarantaine, ou une cinquantaine de bêtes et qu’il ne trouve qu’une dizaine, mieux vaut ne pas venir. Et ceci à un coût exorbitant. Cette fois ci, j’ai vu des chèvres vendus ici à 1 500 000 GNF. C’est vraiment trop », déplore le chef de poste.

Et selon toujours Mohamed Diakité, il serait important et judicieux sue les autorités pensent à mettre des bascules au niveau des différents parcs à bétail afin d’éviter la vente à vue d’œil.

Et pour rappel, le marché de bétail de Thiaguel Bori est alimenté par les autres préfectures avoisinantes. Notamment celle de Mali, de Gaoual ou encore celle de Labé. C’est pourquoi d’ailleurs que les autorités ont intérêt à prendre soin de ce parc sous peine de le perdre un jour au profit d’autres localités.

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