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TPI de Mamou : des lourdes peines contre des auteurs de viol

En audience criminelle ce mercredi 2 décembre, le tribunal de première instance de Mamou a traité plusieurs dossiers de viol et de meurtre commis cette année dans la préfecture. Les peines vont de 5 à 10 ans de réclusion criminelle.
Le premier dossier concerne Amadou Telly Barry poursuivi pour viol et pédophilie, sur une fillette de 5 ans. Il a rejeté les faits tout en adoptant un mutisme aux réponses des magistrats. Les faits remontent au jeudi 18 juin dernier à Djiffin dans le district de N’diaré à Poredaka. Telly à été retrouvé 24 heures après. Interrogé, le papa de la victime est revenu sur les faits  » c’est pendant que la fillette et son grand frère se lavaient au marigot que Amadou Telly les a surpris, il a chassé le garçon puis il a violé la fillette. Le grand frère de Telly l’a surpris puis l’a bastonné » a t-il expliqué.
La partie civile a ensuite réclamé 1 075 000 gnf représentant les frais médicaux de la fillette.
Dans ses réquisitions, le procureur s’est basé sur le certificat médical légal dressé par le chef de la maternité de l’hôpital régional de Mamou pour démontrer l’inculpation de l’accusé. Il a requis contre Telly 10 ans de réclusion criminelle.
La défense a sollicité des circonstances atténuantes pour l’accusé. Elle a fustigé la négligence des parents de laisser une fille de 5 ans allée se laver au marigot.
Pour sa propre défense, l’accusé a indiqué qu’il présente une maladie mystique qui le pousse à faire des actes non souhaitables.
Le président du tribunal Sory 2 Tounkara a déclaré l’accusé coupable de viol avant de le condamner à 10 ans de réclusion criminelle et au paiement à la victime la somme d’un million de francs à titre de dommages et intérêts.
Dans le second dossier, Mamadou Bhoye Barry est poursuivi pour viol, coups et blessures et violences volontaires contre Aissatou Sow dans la sous préfecture de Ourekaba. L’accusé a nié les faits. Il indique s’être rendu dans son village pour un travail.  » J’ai demandé la fille d’accepter d’être ma copine. Le samedi jour du marché hebdomadaire de Sogoroya à Ourekaba, j’ai invité la fille dans un bar où on resta 4 heures de temps en causerie. Le papa de la fille de passage, nous a vu, il dit  » tu veux détourner ma fille? » A 18 heures lorsque la fille a voulu partir, elle m’a demandé 30 000 gnf. J’ai répondu que mon argent était fini. A 23 heures, les agents de sécurité m’ont arrêté dans ma chambre pendant que j’étais couché. », raconte-t-il.
Le ministère public a soutenu que la dame enceinte a été violée du retour du marché hebdomadaire par Bhoye.  » Il l’a trainé en brousse avant d’administrer sous l’effet des ciseaux des violences sur la dame. Habits déchirés suivi de viol. Le procureur a requis 10 ans contre l’accusé.
L’avocat dans ses plaidoiries a lancé «  le procureur a cette fois-ci a raté sa cible. Tout a été monté, il n’y a pas eu de viol. C’est ce qui explique l’absence de la partie civile« . Il a demandé son acquittement pour manque de preuves.
Dans sa décision, le président du tribunal a relaxé Mamadou Bhoye pour des faits non imputables.
Le troisième dossier concerne Amadou Diallo inculpé pour viol. Il a nié les faits. Dans l’arrêt de renvoi, il est indiqué que la victime est une fille de 14 ans vendeuse de l’eau, elle a été violée dans une maison inachevée à Pellel dans la commune urbaine de Mamou. Puis il l’entraîna dans une autre maison où elle a été séquestrée du lundi au vendredi. Pendant cette période, elle a été violée à 4 reprises. A la suite du viol, il a voyagé à Siguiri sans donner au-revoir à son maître maçon et à sa mère.
5 mois après, il revient à Mamou avec 30 millions de francs qu’il a acquis dans les mines d’or. Une semaine après, il fut interpellé. C’est la victime qui a conduit les enquêteurs vers le domicile de l’accusé. A la police, il est indiqué que l’accusé avait sollicité un traitement à l’amiable et avait proposé de prendre tous les frais en charge.
Dans ses réquisitions, le ministère public indique que tous les éléments concordent vers sa culpabilité. Le procureur a requis de le condamner à 10 ans de réclusion criminelle.
Le président du tribunal a déclaré Amadou Diallo coupable de viol avant de le condamner à 5 ans de réclusion criminelle.
Pour le quatrième dossier, Mamadou Moussa Barry poursuivi pour viol et de pédophilie, a été condamné à 10 ans de prison ferme et au paiement de la somme 600 000 GNF à la victime.
Après ces dossiers de viol, le tribunal s’est intéressé aux cas de meurtre.
Bangaly Camara poursuivi pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur la personne du vieux Thierno Hamidou Barry. Dans les explications, le père adoptif de l’accusé l’a attribué une parcelle de l’autre rive du marigot qui sépare le village pour y demeurer. Pendant 20 ans, il y cultive et plante des arbres. Une altercation éclata lorsque Bangaly a traversé le cours d’eau pour y cultiver sur le domaine qui ne l’appartient pas.
Le doyen Thierno Hamidou l’a interdit d’y travailler. Lors du dispute le 4 février 2020, pendant que l’accusé défrichait, il a blessé le vieux au pied. Après des jours d’hospitalisation à Mamou, le vieux succombera à ses blessures. L’accusé soutient que le vieux s’était rétabli, il est décédé des suites de la tension.
La partie civile a demandé le remboursement de 10600000gnf représentant les frais médicaux.
Le procureur dans ses réquisitions a précisé que Bangaly a attaqué le vieux de derrière en coupant son tendon. Il a requis contre l’accusé 5 ans de réclusion criminelle.
Dans ses plaidoiries, la défense a soutenu que Bangaly n’a pas fait sciemment pour blesser le vieux. C’est un accident. L’accusé a fondu en larme à la barre. L’avocat a demandé au tribunal de tenir compte de l’acte involontaire de Bangaly. Il a souligné que l’accusé est un délinquant primaire. Après l’acte, il est parti informer les sages au village. Il a enfin sollicité les circonstances atténuantes pour l’accusé en le condamnant au temps mis.
Le président du tribunal a déclaré l’accusé coupable et de le condamner à 5 ans de réclusion criminelle et au paiement à la victime la somme de 5 millions de francs guinéens à titre de dommages et intérêts.
Dans l’autre affaire de meurtre, Alhassane Bah est poursuivi pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur son papa Mamadou Bailo Bah qu’il a administré le 4 août 2020 un coup de pilon à Yalama dans la sous préfecture de Poredaka. L’accusé qui ne présente pas toutes ses facultés mentales à la barre a reconnu qu’il a donné deux coups à son papa sur la tête. Mais il lui avait dit de reculer. Il soutient qu’il a laissé son papa en vie.
Mamadou Djiwo l’épouse de l’oncle  de la maman de l’accusé a témoigné que Alhassane était détenu en Libye où on lui a été injecté de produits chimiques. A son retour à Poredaka, il a brûlé la case de sa maman. Il a été ligoté. Il a tué son papa lorsque ce dernier intervena pendant qu’il s’attaquait à sa maman.
Dans ses réquisitions, le ministère public a souligné son état mental et a sollicité l’application des dispositions de l’article 21 du code pénal en relaxant purement et simplement pour qu’il aille se soigner.
Le président du tribunal a renvoyé Alhassane à des fins de non poursuite pour cause de démence.
A noter que la défense des accusés a été assurée par Maître Abdoulaye Keita.
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