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Transport d’électricité: une jambe de béton pour poteau électrique en bois

Que voit-on là au juste ? Une balise, un pilier ? A première vue, cette image à la limite de l’insolite rend, plus d’un, dubitatif. C’est la porte ouverte aux approximations ou conjectures. Mais, laissons là toute idée de devinette pour dire qu’on est plutôt en face d’un poteau en bois, de transport d’électricité, dont la base est cerclée de béton, sur plus d’un mètre de hauteur, telle une jambe couverte de plâtre. Il est installé au secteur Africof du quartier Nassouroullaye, dans la commune de Ratoma.

Pour la petite histoire, ce type de poteau en bois traité, de forme cylindrique et de couleur sombre, est réputé pour sa solidité largement éprouvée, partout où il est implanté. Mais, c’est connu, l’exception confirme la règle.

Le poteau dont il est question n’a pas longtemps résisté à l’usure du temps.  Il a prématurément pris un « coup de vieux » pour devenir aussi évidé que peut l’être le bois d’un tam-tam. Il ne tenait plus que par les fils électriques le liant à ses « congénères » qui le bordent. On pouvait même voir, en travers de son tronc, l’autre bout de la route. Les riverains avaient peur qu’il ne leur tombe dessus. Les risques d’électrocution et d’incendie sont dans tous les esprits. Votre quotidien électronique guineenews avait évoqué le sujet au mois de mai dernier. Une requête avait été adressée à l’EDG (électricité de Guinée) pour constat et solution. Des techniciens de cette société sont arrivés qui ont même prélevé des échantillons de bois extraits de la crevasse, pour analyse, disaient-ils. Ils avaient promis un règlement rapide et définitif de cette question. Les citoyens leur ont fait confiance. Sans suite.

Quelque temps après, ces mêmes citoyens sont invités à une collecte de fonds, au niveau du quartier, pour l’achat d’un nouveau poteau. Cette fois encore, rien, aucun résultat. Ils attendent toujours… voilà trois ans !

Il n’y a pas longtemps, des circonstances ont offert aux riverains de ce poteau « malade », l’occasion de mettre fin à leur longue patience mêlée d’inquiétude. Ils ont décidé de gérer le problème à leur façon. La crainte des intempéries y a été pour beaucoup. D’où la construction de cet ouvrage au caractère inédit. Ils ont coulé du béton emmaillotant la base du poteau. Une action certes rustique, mais qui traduit une originalité digne d’intérêt.

Sommes-nous dans le définitif en parlant de cet ouvrage ? Rien n’est moins sûr ! Une fissure est déjà perceptible dans le sens de la hauteur. Si le béton n’est pas ferraillé, il y a risque de voir un jour le revêtement s’ouvrir comme une carapace ou un cotylédon. En se détachant, rien ne permet d’augurer que le bois du poteau tienne encore debout.

Nonobstant tous ces aspects, les bâtisseurs estiment avoir gagné sur trois plans: poteau solidifié,  tourmente apaisée, sécurité garantie. Ils sont rassurés, du moins, pour l’instant !

En attendant de  «breveter» leur marque ou leur génie inventif, ces humbles citoyens de Nassouroullaye ont comme voulu nous faire méditer des adages bien connus de tous: « la nature a horreur du vide » ;  « on n’est jamais mieux servi que par soi- même»…..

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