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Violence politique en Guinée. Retour sur les pages douloureuses de l’histoire guinéenne

C’est un travail d’historien que la Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’homme en conjonction avec RFI sur financement de l’Union Européenne a produit dans un livre de plus de 300 pages sur la persistance de la violence étatique en Guinée pour des fins politiques.

Depuis les luttes anticoloniales aux tueries présentes en passant par les sombres heures de la dictature révolutionnaire sous le PDG et son sinistre Camp Boiro, des témoignages poignants de participants de ces époques sont racontés et réveillent parfois de douloureusx souvenirs.

C’est une mémoire meurtrie qui a touché toutes les couches de la population et dont les effets se font sentir à ce jour et décrivent les methodes de la culture de violence à des fins politiques que les détenteurs du pouvoir en Guinée ont toujours utilisé sapant parfois l’unité nationale et mettant en place un système de médiocrité qui a freiné considérablement le developpement économique de la Guinée.

Pour plusieurs observateurs, le refus de confronter son passé – comme l’ont fait l’Allemagne et l’Afrique du Sud par exemple – aussi désagréable qu’il soit fait que la Guinée répète les mêmes erreurs à travers son histoire et rate toujours l’opportunité de tirer les lecons du passé et se forger un avenir que son potential humain et materiel lui réserve.

Les témoins aussi divers que les enseignants dont le mémoire de revendication en 1961 a provoqué le tournant totalitaire de la pensée unique, d’anciens mouchards et tortionnaires, des femmes, miliciens, anciens militaires et policiers y décrivent l’univers totalitaire et la délation qui a traumatise bien de Guinéens.

Voici le communiqué de la FIDH sur le livre.

« Parler d’histoire en Guinée continue à susciter une gêne. Parfois même à installer un malaise. Comme si les intérêts de puissants personnages allaient être bousculés ou d’anciens secrets de famille révélés après avoir été protégés pendant des décennies. Les archives guinéennes sont fragmentées. Certaines sommeillent chez des particuliers, au fond de tiroirs d’où on hésite à les sortir. L’existence même de traces de ce passé fait l’objet de rumeurs : untel (dit-on) a des photos, tel autre a de vieilles lettres ou des procès-verbaux d’interrogatoire. La mémoire guinéenne semble fragmentée, faite de pièces isolées qui, faute d’être intégrées dans leur puzzle d’origine, commencent à disparaître.

Ce livre est une contribution à l’assemblage du puzzle historique guinéen. Un travail collectif qui invite à aller au-delà des lignes de fractures du XXe siècle. Des auteurs guinéens, français, américain ont combiné leurs efforts pour rassembler des éléments de l’histoire des violences politiques en Guinée. Ils viennent d’horizons divers : universitaires, défenseurs des droits humains (FIDH, OGDH), journalistes (RFI) et apportent à cette recherche des regards complémentaires. Leurs textes sont accompagnés par le travail du photographe indien Mahesh Shantaram de l’agence VU et les illustrations du dessinateur congolais KHP. Un récit pluriel qui prouve au moins une chose : quand le silence se brise, que les souvenirs cessent d’être enfermés et que la mémoire devient collective, l’écriture de l’histoire devient envisageable.

« Mémoire collective » est un travail qui a associé Mouctar Bah, Maladho Siddy Baldé, Aliou Barry, Mohamed Saliou Camara, Anne Cantener, Laurent Correau, Safiatou Diallo, Vincent Foucher, Florent Geel, Florence Morice, Martin Mourre, Coralie Pierret, Antonin« 

Le livre est disponible en format électronique au lien suivant. Une lecture obligatoire surtout pour la nouvelle génération en perte de repères historiques et vient à point à la veille de l’anniversaire du massacre – impuni – du 28 septembre 2009 où des centaines de Guinéens furent massacrés en plein air et des femmes violées et dont les auteurs et commanditaires courent toujours 10 ans après .

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