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Violences poste-électorales : à Sonfonia, un camion réduit en cendres, la gendarmerie pointée du doigt

Parmi les dégâts matériels enregistrés ou en cours d’enregistrement dans la haute banlieue nord de Conakry, dans le cadre de la violence poste-électorale, il y a un cas qui mérite qu’on s’y attarde particulièrement. Autant par son ampleur, qu’à cause des circonstances et de la nature des auteurs supposés de l’acte.

Il s’agit d’un camion remorque (images témoin), incendié le jour de la proclamation des résultats provisoires de la présidentielle du 18 octobre par la commission électorale nationale indépendante (CENI). Ce samedi 25 octobre, aux alentours de 18 heures, confie son propriétaire, Thierno Amadou Baldé à Guinéenews, il s’est passé un spectacle particulièrement désolant et choquant entre Sonfonia et Samatran.

Selon notre interlocuteur, ‘’c’est un camion de marque Renault, d’une valeur de 280 000 000 millions de francs Guinéens, qui a été réduit en cendres de façon délibérée, du fait d’agents en uniforme, alors que l’engin destiné à la vente venait juste sorti du port de Conakry, en provenance de l’Europe.’’

Mais le plus affligeant à écouter son ce témoignage, c’est la manière dont l’acte se serait passé surtout à cause du statut des auteurs. ‘’Des agents en uniforme nationale qui arrivent comme spécialement pour commettre cette forfaiture, animés par la seule envie de détruire le bien d’un citoyen dont ils ont la mission de protéger.

Au téléphone de guineenews, Thierno Amadou Baldé nous relate : « de ma chambre, j’ai entendu des cris là où mon camion était garé derrière la cour et j’ai voulu sortir. Mais quand j’ai constaté qu’il d’agit d’hommes en uniforme, j’ai hésité. De là, je les suivais. Certains ont dit de casser les vitres. Ils l’on fait et allumé un objet visiblement inflammable qu’ils ont glissé à l’intérieur de la cabine. D’autres ont mis le feu en bas du camion. Quand le feu a pris de l’élan, ils ont bougé. Mais ils ont rebroussé chemin pour chasser et empêcher les voisins qui s’étaient mobilisés pour éteindre le feu. »

Mais ce qui est encore plus grave, c’est que, toujours selon notre source, « ces gendarmes ont reproduit ce geste deux à trois fois. Ils arrivent à vive allure dans leur pick-up pour chasser mes voisins et empêcher que ces derniers éteignent l’incendie. La dernière fois, ils ne sont repartis que quand ils étaient sûrs que rien ne pouvait plus empêcher le feu de consumer définitivement l’engin».

A la question de Guineenews de savoir s’il est sûr qu’il s’agit des forces de défense et de sécurité guinéennes, sa réponse est sans équivoque : « ce sont des agents en tenue de gendarmerie et à bord d’un pick-up estampillé gendarmerie nationale », répond-il.

Des allégations graves qui ont nécessité de la part de Guineenews, le recoupement de l’information auprès de la gendarmerie nationale. Malheureusement, le porte-parole de l’institution, adjudant-chef Tamba Sékou Kamano qui serait en formation à l’étranger, est injoignable. Et au niveau de la haute hiérarchie de la gendarmerie nationale, le téléphone sonne sans succès. Et aucune réaction aux messages écrits.

Mais selon le directeur adjoint de la communication de la police, commandant Mory Kaba, présentement, il y a un numéro vert, le 122 qui est mis en service pour faciliter la communication entre les citoyens et la gendarmerie en cas de besoin. Il permet de joindre le centre opérationnel de l’unité de sécurisation des élections.
Aux dernières nouvelles, la victime, hésitante, n’avait pas encore porté plainte contre les auteurs de cet acte ignoble.

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